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Disparition de Guy Morançon (1927-2025)

 

C’est avec beaucoup de tristesse que tout ceux qui le connaissaient ont appris la disparition de Guy Morançon, le 25 novembre à Paris. De son Marseille natal, il gardait une faconde et une chaleur qui ne s’oublient pas. Formé entre autres au Conservatoire de Paris, où il avait compté parmi les élèves d’Olivier Messiaen, Guy Morançon demeure étroitement associé au monde de l’orgue. Disciple de Marcel Dupré et Alexandre Cellier, il fut pendant de très longues années titulaire de la tribune de la basilique Notre-Dame des Victoires à Paris, tout en donnant de nombreux récitals en France comme à l’étranger.

Après avoir travaillé la direction d’orchestre avec Louis Fourestier, Paul van Kempen, Carl Schuricht, et de chœur avec Elisabeth Brasseur, Guy Morançon a aussi fondé les Chœurs Jean-Baptiste Lully, très actifs entre 1962 et 1977 dans un vaste répertoire  – la création française intégrale du Elias de Mendelssohn est à mettre à leur actif. Mendelssohn dont Morançon grava la première intégrale des œuvres pour orgue (chez Iramac).
 
Compositeur aussi dédaigneux des tics et trucs d’une certaine modernité que de toute gravité prétentieuse, Guy Morançon laisse une production variée et attachante, fruit de l’inspiration d’un « vrai musicien » comme l’écrivait Messiaen. Réalisations pour orgue évidemment (dont une merveilleuse série de Noëls de Provence ; 14 morceaux au total, connus de tous les organistes), pour chœur (Messe des Bergers de Provence), pour vents, orchestre, mais aussi – chose plus inattendue – pour guitare, instrument que le compositeur a su aborder de très idiomatique façon ; le Petit Livre pour la guitare, la Suite latine ou les sept pièces d’Analecta en témoignent.

 

 
 Alain Cochard

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