Journal
David Reiland et l’Orchestre national de Metz – Ouverture prometteuse – Compte-rendu
Une ère nouvelle s’ouvre à Metz avec l’arrivée du chef belge David Reiland (photo) qui succède à Jacques Mercier (d’ailleurs présent dans la salle) à la tête de l’ex-Orchestre national de Lorraine, rebaptisé Orchestre national de Metz depuis la récente refonte des Régions. Seize ans de mandat du précédent directeur musical ont apporté à la phalange messine une homogénéité, une clarté et une rigueur présentes durant la totalité du concert d’ouverture de la saison.
Lucas Debargue © Felix Broede
Plus démonstratif que son prédécesseur mais dirigeant également sans baguette, David Reiland – que l’on connaît par ailleurs comme premier chef invité de l’Opéra de Saint-Etienne et directeur musical du Sinfonietta de Lausanne – n’est pas un inconnu pour les musiciens lorrains qui ont déjà joué à trois reprises sous sa direction. Dès le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, le courant passe et, malgré un tempo relativement lent, la subtilité dans la recherche des timbres, l’aération du discours (la flûte) se dégagent continûment. Soliste invité, Lucas Debargue ne se montre guère attentif aux intentions du chef dans le Concerto n°12 de Mozart ; malgré des sollicitations évidentes, il suit son chemin avec rectitude et perfection digitale, mais l’approche se révèle plus intellectuelle que sensible. En revanche, la sonate de Scarlatti donnée en bis possède tous les ingrédients de souplesse et de sens mélodique que l’on attend.
Toshio Hosokawa © Kaz ishikawa
En seconde partie, Blossoming II (2011), pièce du Japonais Toshio Hosokawa (né en 1955), d’une esthétique sensuelle et marquée par la spiritualité bouddhiste, contraste avec la puissance généreuse de la Symphonie n° 3 avec orgue de Saint-Saëns. Le lyrisme et une mise en place précise servent l’œuvre avec bonheur, d’autant que les superbes interventions d’Olivier Vernet ne manquent ni de grandeur, ni d’efficacité. Le final, repris pour répondre à l’enthousiasme du public, manifeste encore plus de liberté. Une soirée qui laisse augurer des lendemains prometteurs pour l’Orchestre national de Metz.
Michel Le Naour
Metz, Cité musicale, Arsenal, Grande salle – 14 septembre 2018 / www.citemusicale-metz.fr/la-cite-musicale/lorchestre-national-de-metz
Photo © Jean-Baptiste Millot
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