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David Grimal et les Dissonances à la Cité de la musique – Explosion vitaminée – Compte-rendu
David Grimal et les Dissonances à la Cité de la musique – Explosion vitaminée – Compte-rendu
Eblouissant point d’orgue pour la saison parisienne des Dissonances, cet ensemble pas comme les autres par sa liberté et son engagement, sous l’égide mais non la direction de David Grimal. Leur errance actuelle ne leur a pas fait perdre un atome de leur vaillance et de leur enthousiasme. Et ils sèment à chaque apparition des pépites de bonheur et de beauté.Pour ce dernier concert parisien avant la rentrée, David Grimal avait, sans doute en plein accord avec son escouade, choisi un programme au romantisme brûlant, qui allait bien à cet écorché vif et à ces musiciens désireux de tout donner de leur talent et de leur inspiration.
© Julien Mignot
Quoi de plus tonique, de plus coloré qu’une bonne plongée dans Dvořák, d’abord avec la peu jouée ouverture de Vanda (1876 ; le troisième opéra du musicien tchèque), pièce chevaleresque et vigoureuse, puis le brillant Concerto pour violon op. 53, que peu d’archets peuvent s’offrir, tant sa virtuosité doit pactiser avec une incitation au rêve et à la joie de vivre.
Il est comme toujours passionnant de voir David Grimal mener la danse, avec son archet doré, irradiant, qui pourtant ne tente pas de dominer la richesse des motifs orchestraux qui lui font écrin. Il est là plus en guide qu’en vedette. Le son est riche, sensible, fluide, le phrasé sans cesse renaissant, et force est de reconnaître que son talent ne fait que croître. La France a là l’un de ses plus grands musiciens et elle en fait trop peu de cas.
Après cette explosion vitaminée, Grimal s’est enfoncé, solitaire, subtil dans Bach, pour un bis qui a mieux encore fait ressortir la finesse, la gamme de nuances de son jeu habité. Enfin Brahms, et sa 3e Symphonie. On le sait, s’y succèdent grandes vagues émotionnelles, élans mélodiques irrésistibles, houles et coups d’éclat : toute un monde d’harmonie et de chaos savamment mélangé, dans lequel les Dissonances se sont engagés comme dans une mission victorieuse. Cor glorieux, dévorant l’espace, violons fiévreux, vibrants, bassons douloureux et envoûtants, tous se sont lancés dans l’aventure comme un vaisseau dans la tempête, faisant de cette musique le plus convaincant des langages. Grimal, lui, comme à son ordinaire, accomplissait là sa danse habituelle de premier violon attaché à glisser quelques suggestions. Comme une ronde éperdue autour d’un feu que ce concert débordant d’énergie, par ces Dissonances si harmonieuses et dont on attendra avec impatience la rentrée parisienne. Pour l’heure, rendez-vous au Havre (Le Volcan) le 15 mars dans ce même programme Dvořák/Brahms.
Jacqueline Thuilleux
Quoi de plus tonique, de plus coloré qu’une bonne plongée dans Dvořák, d’abord avec la peu jouée ouverture de Vanda (1876 ; le troisième opéra du musicien tchèque), pièce chevaleresque et vigoureuse, puis le brillant Concerto pour violon op. 53, que peu d’archets peuvent s’offrir, tant sa virtuosité doit pactiser avec une incitation au rêve et à la joie de vivre.
Il est comme toujours passionnant de voir David Grimal mener la danse, avec son archet doré, irradiant, qui pourtant ne tente pas de dominer la richesse des motifs orchestraux qui lui font écrin. Il est là plus en guide qu’en vedette. Le son est riche, sensible, fluide, le phrasé sans cesse renaissant, et force est de reconnaître que son talent ne fait que croître. La France a là l’un de ses plus grands musiciens et elle en fait trop peu de cas.
Après cette explosion vitaminée, Grimal s’est enfoncé, solitaire, subtil dans Bach, pour un bis qui a mieux encore fait ressortir la finesse, la gamme de nuances de son jeu habité. Enfin Brahms, et sa 3e Symphonie. On le sait, s’y succèdent grandes vagues émotionnelles, élans mélodiques irrésistibles, houles et coups d’éclat : toute un monde d’harmonie et de chaos savamment mélangé, dans lequel les Dissonances se sont engagés comme dans une mission victorieuse. Cor glorieux, dévorant l’espace, violons fiévreux, vibrants, bassons douloureux et envoûtants, tous se sont lancés dans l’aventure comme un vaisseau dans la tempête, faisant de cette musique le plus convaincant des langages. Grimal, lui, comme à son ordinaire, accomplissait là sa danse habituelle de premier violon attaché à glisser quelques suggestions. Comme une ronde éperdue autour d’un feu que ce concert débordant d’énergie, par ces Dissonances si harmonieuses et dont on attendra avec impatience la rentrée parisienne. Pour l’heure, rendez-vous au Havre (Le Volcan) le 15 mars dans ce même programme Dvořák/Brahms.
Jacqueline Thuilleux
Paris, Cité de la musique (salle des concerts) - 8 mars 2022 / Reprise au Havre (Le Volcan) le 15 mars 2022 (20h30) : www.les-dissonances.eu/fr/detail-de-levenement/dvorak-brahms-le-havre.html
Photo © Bobrik
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