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​Cornelius Meister et Elisabeth Leonskaja avec l’Orchestre de Paris – Noblesse et autorité – Compte-rendu

Chef en pleine ascension, Cornelius Meister (37 ans, photo) occupera les fonctions de directeur musical de l’Opéra et de l’Orchestre de Stuttgart à partir de 2018. A la tête de l’Orchestre de Paris, lors d’un concert donné à la mémoire de Georges Prêtre, il confirme une réelle aisance par un style à la fois précis et énergique qui procure aux musiciens la sécurité dont ils ont besoin.
 
L’Ouverture du Freischütz de Weber est conduite avec un sens des équilibres dont le théâtre n’est jamais absent. Dans le Concerto « L’Empereur » de Beethoven, la tension mais aussi l’intériorité caractérisent l’interprétation d’une Elisabeth Leonskaja au ton juste, noble et profondément humain. La pianiste russe paraît improviser et prend des risques (ce qui entraîne parfois quelques dérapages digitaux), mais la vision d’ensemble, bien soutenue par un accompagnement à la fois héroïque et limpide, élève l’œuvre sur des sommets d’intensité dramatique. Le bis – Impromptu op. 90 n°3 de Schubert – tient du rêve éveillé par la beauté de la plastique sonore et un incomparable art narratif.
 
En seconde partie, la rare Petite Sirène (1905), vaste fantaisie symphonique en trois parties d’Alexander Zemlinsky (1905) d’après le conte d’Andersen bénéficie de la qualité d’ensemble des pupitres de l’Orchestre de Paris qui instillent couleurs et lyrisme à une musique flamboyante. Directif, Cornelius Meister plus attaché à la forme qu’à la sensualité capte toujours l’attention par la clarté d’un discours maîtrisé et d’une constante souplesse rythmique. De la belle ouvrage !
 
Michel Le Naour

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Paris, Philharmonie, Grande Salle, 11 janvier 2017
 
Photo © Marco Borggreve

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