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Compte-rendu : Riccardo Muti dirige Don Pasquale - Un pétillant Donizetti

Don Pasquale, composé par Donizetti en 1843 cinq ans avant sa mort, nécessite comme le Falstaff de Verdi non seulement un équilibre entre voix et orchestre, mais surtout une direction implacable. Le chef, véritable deus ex machina, doit conduire un mécanisme d’horlogerie dont il démonte et remonte toutes les pièces. On peut faire confiance à Riccardo Muti qui connaît cette musique comme personne et l’a d’ailleurs enregistrée (chez EMI).

Il sait doser tous les ingrédients d’un opéra-bouffe qui regorge d’états d’âme contrastés : la dimension comique l’emporte sans cesse en dépit d’instants poétiques, voire de sentiments dramatiques. Cette interprétation en version de concert pétille comme du champagne tant les chanteurs s’investissent théâtralement et musicalement dans leur rôle.

Le baryton italien Nicola Alaimo a l’abattage et la drôlerie du personnage de Don Pasquale (y compris dans la démesure) et ses partenaires, en particulier la piquante Norina de Laura Giordano ou l’Ernesto juvénile de l’Argentin Juan Francisco Gatell Abre, lui donnent la réplique avec la justesse de style qu’exige cette partition pleine de vie et de retournements de situations.

L’élégance, la légèreté et l’humour (on voit même un Muti facétieux apporter sa contribution au déroulement de l’action), président à cette exécution enlevée, véritable bonheur pour le public. L’Orchestre de jeunes Luigi Cherubini, fondé en 2004 par Muti, possède souplesse et fluidité tandis que les Chœurs du Théâtre municipal de Piacenza apportent, par leurs interventions colorées, une note supplémentaire d’authenticité.

Michel Le Naour

G. Donizetti : Don Pasquale (version de concert) - Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 9 novembre 2009

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Photo : DR
 

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