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Compte-rendu : Feu et poésie berlioziennes - Gérard Caussé et Arie van Beek à l’Orchestre Lamoureux

Fidèle à une tradition entretenue depuis cent vingt ans, l’Orchestre Lamoureux contribue à la transmission d’un répertoire symphonique loin du bruit et de la fureur de la vie musicale parisienne. Ce dernier concert dominical de la saison 2009-2010, très suivi, faisait la part belle à Berlioz avec l’Ouverture du Carnaval Romain et Harold en Italie sous la direction de l’excellent directeur musical de l’Orchestre de chambre d’Auvergne, le Néerlandais Arie van Beek (photo).

En ouverture, la création française de Couleurs cuivres, concerto pour quintette de cuivres solo et orchestre du compositeur Jean-Pascal Beintus (né en 1966), bénéficie de l’interprétation homogène du Quintet Magnifica. L’orchestration luxuriante met bien en valeur les cinq solistes qui peuvent s’en donner à cœur joie malgré l’impression ressentie d’un exercice technique qui, à la longue, tourne un peu à vide.

Plus concis, Berlioz s’est livré dans le Carnaval Romain op 9 à un véritable feu d’artifice dont l’Orchestre Lamoureux, sous la conduite efficace, précise et d’un lyrisme mesuré d’Arie van Beek, extrait toute la veine flamboyante. Harold en Italie op 16, plus proche du rêve éveillé et du sentiment poétique, est servi par l’alto au timbre prenant de Gérard Caussé en parfaite osmose avec la profondeur et l’exactitude d’un chef au geste sobre, attentif tout autant au respect du texte qu’à l’émotion qui s’en dégage, avec un sens de la narration et de la description d’une constante lisibilité. Un travail d’un professionnalisme tout à fait convaincant, rappelant mutatis mutandis les grandes heures de l’Orchestre Lamoureux.

Michel Le Naour

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 11 avril 2010

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Photo : DR
 

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