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Compte-rendu - Brigitte Engerer au Louvre - Entre recueillement et douleur

Les conditions particulières de ce concert - Brigitte Engerer le dédie à sa mère récemment disparue - influencent sans doute l’esprit qui anime l’interprétation d’extraits des Harmonies poétiques et religieuses de Liszt.

Dès l’Ave Maria, le ton est donné par la simplicité de ce piano qui se fait méditatif dans Bénédiction de Dieu dans la solitude, baigné de sérénité et de lumière. Pensées des morts laisse sourdre l’angoisse et Pater Noster ainsi que L’Hymne de l’enfant à son réveil évitent le piège de l’angélisme au profit d’un lyrisme touchant. Funérailles oscille entre révolte et résignation et prend une dimension orchestrale et une gravité épique. Le Cantique d’amour, d’une sincérité sans ostentation, clôt ce récital dans la somptuosité d’un clavier bien timbré et sonore qui sait aussi s’avérer délicat et nuancé.

Touchée par la grâce, Brigitte Engerer, dans ces pièces éloignées de l’esprit conquérant et virtuose, a montré toute la générosité d’une personnalité sensible aux tourments de l’âme.

Michel Le Naour

Paris, Auditorium du Louvre, 2 décembre 2009

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Photo : DR
 

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