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Biennale Musiques en scène de Lyon – Sous le signe d’Eötvös


L’annonce d’un nouvel opéra de l’auteur des Trois Sœurs ou d’Angels in America suscite une attente et une impatience qui en disent long sur la place de Peter Eötvös dans le paysage de la création lyrique contemporaine. Invité de la Biennale lyonnaise « Musiques en scène » en tant que compositeur aussi bien que chef d’orchestre, l’artiste hongrois fait l’événement avec la création mondiale de Lady Sarashina - une commande de l’Opéra de Lyon, donnée en création mondiale.

Classique de la littérature japonaise du XIe siècle, le « Journal de Sarashina » a inspiré un ouvrage lyrique que l’on découvre dès la soirée inaugurale du 4 mars, sous la baguette du compositeur(1) et dans une mise en scène de Ushio Amagatsu, avec Mireille Delunsch dans le rôle titre. Brève (1h20), l’œuvre de divise en neuf séquences dont les titres (Printemps, Le garde, Pèlerinages, Le rêve au chat, La lune, Le rêve au miroir, La nuit obscure, Souvenir, Destin) sont la promesse d’un beau voyage poétique.

Le Japon est d’ailleurs très présent à Lyon cette année puisque, parallèlement à Lady Sarashina, la Biennale reprend pour quatre représentations l’Opéra de Toshio Hosokawa Hanjo, (photo) créé en 2004 au Festival d’Aix-en-Provence. Avec 47 compositeurs issus de 17 pays et un total de 19 créations, la Biennale « Musiques en scène » présente toutefois un profil extrêmement varié.

Quelques mois après la disparition d’une des plus grandes figures de la musique de la seconde moitié du XXe siècle, la manifestation ne manque pas de rendre un hommage appuyé à Karlheinz Stockhausen avec le duo finlandais de musique électronique Pan Sonic ou Marianne Smit et Ether Kooi (interprètes de la création française de Freude pour deux harpes). Un regard vers un passé récent, mais d’abord vers un fascinant aventurier des sons…

Car ce sont cet avenir, ce désir d’expérimenter et d’interroger le futur qui animent avant tout la 4ème Biennale et ce de manière très éclectique. On y entend aussi bien la reprise par Pierre-Laurent Aimard du Concerto pour piano d’Eötvös « CAP KO » que du jazz avec le Trio Bela Szakcsi-Lakatos et l’on on y découvre des spectacles de danse (ex. « Pasodoble » du tandem Kelemenis/Fénelon) tout comme des installations sonores ou des projections de films (ceux des précédents opéras d’Eötvös en particulier).

Du 4 au 20 mars à Lyon, la musique donne à voir et l’œil écoute…

Alain Cochard

4ème Biennale Musiques en scène. Lyon – Du 4 au 20 mars 2008.

(1) Quatre représentations font suite à cette première, toutes dirigées par P. Eötvös, hormis celle du 13 mars, confiée à Alejo Perez


www.grame.fr

Photo : DR

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