D’aucuns ont peut-être découvert Antonin Bonnet (photo) en musique chambre, au sein du Duo Arborescence ou du Trio Luminescence, mais ce n’est là qu’un aspect de l’art d’un pianiste de 22 ans, merveilleux soliste aussi, passé par la classe de Denis Pascal au CNSMDP. Un maître auprès duquel il a effectué la totalité de son cursus en piano et dont il ne manque pas de souligner combien, il a «éveillé sa conscience musicale » et « lui a appris à être actif quand on joue, à ne pas rester dans la contemplation de soi-même dans la musique. » Parallèlement à la fin de cursus au Conservatoire, les conseils de Cédric Tiberghien à l’Académie Jaroussky ont aussi contribué à la maturation d’un interprète dont la personnalité rayonnante et un propos musical aussi étayé que direct séduisent immanquablement.
 
On ne s’étonne pas que la série Les Pianissimes, toujours à l’affût de talents nouveaux, ait fait confiance à Antonin Bonnet pour un rendez-vous à Cortot qui promet de combler les amoureux de musique romantique. Avec Mozart et Debussy, Chopin fait partie des auteurs les plus chers au cœur du pianiste et c’est au maître polonais que sera entièrement consacrée un concert mêlant solo et concerto.
La soirée commencera en effet avec le Nocturne op. 62 n°2, la Ballade n°1, les Mazurkas op. 56 et la Ballade n°4, avant de faire place au Concerto n°2 en fa mineur, le premier en fait dans la chronologie des deux concertos. C’est dans la version pour quintette à cordes qu’Antonin Bonnet l’interprétera, avec Iris Scialom et Raphaël Garac, Eve-Melody Salom, Albert Kuchinski et Lou Dufoix. Autant dire un environnement complice et amical puisque tous les archets présents sont des partenaires de musique de chambre très réguliers du soliste.(1) Des conditions idéales pour faire ressortir le frémissement poétique encore adolescent de la partition, entre brio virtuose, envolées belcantistes et accents populaires.