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65ème Festival de Besançon - Découvertes et confirmations - Compte-rendu
Dans l’attente du prochain Concours de chefs d’orchestre en 2013, le 65e Festival de musique de Besançon a pris pour fil conducteur « L’enfance de l’art ». Une façon en somme de rappeler le rôle essentiel joué auprès des jeunes générations par un compétition qui mit le pied à l’étrier à de nombreux artistes : Seiji Ozawa, Michel Plasson, Hubert Soudant, Marc Soustrot, Gerd Albrecht vainqueur du Concours en 1957 et chef associé cette année à la manifestation bisontine.
Le jeune chef japonais Yuki Kakiuchi (photo), vainqueur à Besançon en 2011, témoigne d’une belle énergie dans une Symphonie de Franck dirigée avec clarté et engagement. Aux commandes du Brussels Philharmonic, il sait ménager les tensions, accuser les contrastes et donner souffle et vie à la partition. L’aisance, le naturel du violoniste russe Andrey Baranov (victorieux au Concours Reine Elisabeth 2012) séduisent aussi dans le Concerto n°3 de Mozart. Son art rappelle les grands archets du passé, établissant un véritable compromis entre la technique assurée d’Oïstrakh et la finesse de sonorité de Milstein, même si le vibrato et le style rappellent plus ses aînés que les violonistes aux approches « musicalement informées ».
Dans un récital d’une tenue exemplaire, Elisabeth Leonskaja propose un voyage au cœur de la création schubertienne avec quatre sonates pour clavier significatives de l’évolution du compositeur autrichien (n°6, 7, 17 « Reliquie » et 21). La grandeur de l’approche, le sens de l’équilibre, la maîtrise d’un discours aux limites de l’onirisme (Adagio de la Sonate D 958 en ut mineur), le poids attaché aux silences, relèvent d’un questionnement permanent où la soliste débusque avec une poésie à fleur de peau toutes les divagations des célestes longueurs, entre rêve et réalité.
On aura pu apprécier aussi sous la direction ludique de Jean-François Verdier et les musiciens de l’Orchestre de Besançon-Montbéliard Franche-Comté, le conte musical Anna, Léo et le gros ours dans l’armoire, un ouvrage très réussi de Bernard Friot et J.F. Verdier confié aux comédiens du CDN de Besançon.
Avec une noblesse émouvante, le chef allemand Gerd Albrecht (né en 1935) commente à son tour au jeune public Ma Mère l’Oye de Maurice Ravel avant de l’interpréter de façon subtile en compagnie de l’Orchestre des jeunes du Land de Hesse dont il est le mentor. Un moment de pure musique à l’image de la programmation de ce festival.
Michel Le Naour
Théâtre et Kursaal, 15 et 16 septembre 2012
Festival de Besançon, jusqu’au 23 septembre / www.festival-besançon.com
NB : Le 19 septembre à 20h, Bertrand Chamayou remplacera Krystian Zimerman dans un programme Franck, Debussy, Liszt.
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Photo : DR
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