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22ème Festival de Beaune : L’Opéra roi !


« Festival international d’Opéra baroque » : le nouvel intitulé qu’adopte le Festival de Beaune à compter de son édition 2004 donne le ton. Le répertoire lyrique se taille la part du lion au sein d’une programmation qui, d’une manière plus générale, se veut tout à la gloire de la musique vocale.

C’est avec une partition célèbre entre toutes que s’ouvre la manifestation puisque La Flûte enchantée est à l’affiche. On n’en est pas moins impatient de découvrir une production confiée à la direction d’un pionnier de l’interprétation sur instruments d’époque : Sigiswald Kuijken. A la tête de sa Petite Bande, ce dernier réunit une distribution où l’on relève les noms d’Isolde Siebert (la Reine de la Nuit), Christoph Genz (Tamino), Stephan Genz (Papageno) et Suzy Le Blanc (Pamina).

Envie de savourer des partitions inconnues ? Beaune va vous combler avec les recréations de trois opéras italiens ! Avec Antonio Florio c’est au Partenope de Leonardo Vinci que nous sommes conviés. Ottavio Dantone dirige pour sa part Il Flaminio de Pergolesi – un spectacle qui s’inscrit dans le cycle Pergolèse 2003-2005 du festival. Quant à Christophe Rousset et aux Talens Lyriques, ils exhument L’Empio punito d’Alessandro Melani – avec cet ouvrage le thème de Don Juan était pour la première fois abordé dans une partition lyrique.

La fête lyrique ne s’arrête toutefois pas là et Haendel apporte une substantielle contribution au festival avec Amadigi dirigé par Rinaldo Alessandrini et Hercules, confié à un habitué de Beaune depuis deux décennies : William Christie. Toujours au chapitre haendélien, Marc Minkowski et ses Musiciens du Louvre seront également présents pour le Trionfo del Tempo et del Disinganno.

Tricentenaire Charpentier oblige, Beaune 2004 ne pouvait négliger l’auteur du Te Deum. Il est bien présent et ce sous un visage inédit puisque Héloïse Gaillard assure la direction musicale de La Couronne de fleurs, une pastorale sur un texte de Molière datée de 1675.

Parallèlement à ce riche volet lyrique, le répertoire sacré trouve également sa place, qu’il s’agisse de motets de Bach par le Chœur Arsys de Pierre Cao, de ceux de Couperin et de Campra par William Christie (avec le ténor Paul Agnew en soliste) ou d’un programme «Guerre, Paix et Recueillement » où Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre explore des pages inédites allemandes du début du XVIIe siècle (H. Albert, D. Speer).

Beaune aime à se montrer fidèle. Depuis ses débuts, le contre-ténor Andreas Scholl est l’invité régulier du festival. L’édition 2004 ne déroge pas à la règle et le reçoit à nouveau pour une soirée en hommage au castrat Senesino dont les opéras de Haendel firent la gloire. Avec des pages de Gaspaniri, Marcello et autre Haendel, une vraie fête de la voix nous attend !

Alain Cochard

22ème Festival International d’Opéra Baroque de Beaune, du 2 juillet au 1er août.

Photo : DR

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