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17ème Festival de Pâques de Deauville - Un éternel recommencement

Voilà seize ans que le Festival de Pâques de Deauville existe et sa formule garde toute sa pertinence, continuant de toujours aiguiser la curiosité. Grâce à l’incessant passage de relai entre « anciens » et nouvelles recrues, chaque édition promet de belles révélations dans des programmes où les grands opus font bon ménage avec des partitions rares, de Beethoven à Henze, de Mozart à Turina, de Saint-Saëns à Elgar ou Vaughan Williams pour qui concerne celle qui s’ouvre bientôt. Un peu plus ramassé que de coutume, le 17ème Festival se révèle aussi riche et attractif que ceux concoctés précédemment par Yves Petit de Voize. La soirée inaugurale du 27 avril résume à elle seule l’esprit de la manifestation. L’un de ses membres fondateurs, Nicholas Angelich, est en effet le soliste d’un programme où le 17ème Concerto de Mozart est accompagné par L’Atelier de musique associé à une formation depuis longtemps fidèle au festival : l’ensemble à vent Initium, tous placés sous la direction du violoniste Amaury Coeytaux. Au sein de l’Atelier de musique, des habitués de Deauville côtoient de nouveaux venus, comme par exemple les membres du Quatuor Hermès. Il faudra attendre le prochain « Août Musical » (27 juillet-10 août) pour les entendre en quatuor, mais leur présence dès ce printemps démontre que le Festival de Pâques a su ne pas passer à côté d’une des plus belles révélations chambristes de la période récente. En complément d’un Concerto KV 453 qui promet beaucoup, magnifié par la sonorité d’ambre d’Angelich, on savourera la merveilleuse et trop discrète 2ème de Beethoven, mais aussi une vraie curiosité où les souffleurs d’Initium vont s’en donner à cœur joie : la transcription pour vents et contrebasse de l’Ouverture de Don Giovanni par le compositeur et hautboïste praguois Joseph Triebensee (1772-1846).

Parmi les nouvelles recrues du festival, on relève aussi la présence de Guillaume Chilemme (violon) et de sa sœur Marie (alto), d’Ismaël Margain et de Guillaume Bellom, deux jeunes pianistes dont les noms commencent à circuler, entourés d’une flatteuse réputation que la parution d’un beau CD Schubert en duo (1) justifie pleinement. Déjà bien connu du public deauvillais, le Quatuor Ardeo (photo) y apparaît dans sa nouvelle configuration, toujours entièrement féminine mais avec désormais Lea Boesch à l’alto. A côté de fidèles de longue date de la manifestation tels que Jérôme Pernoo, Jérôme Ducros ou Jonas Vitaud, on brûle d’impatience de retrouver des talents plus récemment cooptés : Adrien Boisseau et Adrien La Marca à l’alto, Yan Levionnois, Edgar Moreau et Bruno Philippe au violoncelle ou le Trio les Esprits (Mi-Sa Yang, Victor Julien-Laferrière et Adam Laloum).

Notez enfin que le Salon « Livres & Musique » (7-9 mai) se déroule parallèlement au second week-end du Festival (8-11 mai), sur le thème de l’Amérique latine.

Alain Cochard

(1) Fantaisie en fa mineur, D. 940, Allegro D. 947, Sonate en ut majeur « Grand Duo » D. 812 /1 CD Aparté AP056

Festival de Pâques de Deauville
Du 27 avril au 11 mai 2013
Deauville – Salle Elie de Brignac
www.musiqueadeauville.com

Salon Livres & Musique
Du 7 au 9 mai 2013
Centre international de Deauville
www.livresetmusiques.fr

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Photo : Maïa Brami
 

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