Agenda

Concert Jeunes Talents - Dans le temps

Futurs concerts
Distribution : 
Quatuor Arev
Mariam Mnatsakanyan
, violon  
Madeleine Athané-Best, violon
Florian Deschodt, alto
Soni Siecinsky, violoncelle  
Programme : 
Anton Webern (1883 – 1945)
Langsamer Satz | 1905
 
Félix Mendelssohn (1809 – 1847)
4 pièces, op. 81| 1843
Capriccio en mi mineur n° 3
 
Sergei Rachmaninov (1873 – 1943)
Quatuor à cordes n°2 | 1896
Allegro moderato
Andante molto

 
Dmitri Chostakovitch (1906 – 1975)
Quatuor à cordes n°9 en mi bémol majeur, op. 117 | 1964
Moderato con moto
Adagio
Allegretto
Adagio
Allegro
Infos complémentaires : 
Le temps s’ouvre dans une matière sonore qui semble infinie. Suspendu dans l’espace, le Langsamer Satz d’Anton Webern nous plonge dans un romantisme frôlant la modernité, où règne une atmosphère contemplative. Webern, alors âgé de seulement 21 ans, compose cette œuvre en 1905 lors d’une randonnée avec sa future épouse. Le langage, encore tonal, baigne dans un climat post-romantique. On pénètre dans ce paysage musical comme on entre dans un rêve.
Composé en 1843, le Capriccio en mi mineur de Félix Mendelssohn fait partie de l’opus 81, un recueil de quatre pièces indépendantes, loin de la cohérence d’un quatuor numéroté. Ce Capriccio est un joyau discret du répertoire du quatuor à cordes. Il se divise en deux parties : une introduction tendre et passionnée, un souvenir précieux que l’on chérit, rapidement rejoint par un fugato rigoureux évoquant Bach, nous ramenant à une réalité structurée.
Le quatuor inachevé n°2 de Sergei Rachmaninov, composé en 1896, s’apparente à un fragment suspendu dans la mémoire. Adoptant une forme classique, il est marqué par la sensibilité mélancolique propre à la fin du XIXe siècle. Cette œuvre inachevée, figée dans le temps, offre deux mouvements empreints d’une profonde tristesse, le second plus encore que le premier. D’abord immobile, le temps semble s’étirer lentement avant de s’effacer. Nous souhaitons aujourd’hui redonner vie à ce quatuor, lui offrir une existence pleine malgré son inachèvement.
Enfin, magistral et fascinant, le quatuor op. 117 en mi bémol majeur de Dmitri Chostakovitch, 9e d’une série de 15, est composé en 1964. Succédant au sombre quatuor n°8, écrit sous le poids de pensées suicidaires, ce quatuor est une libération où le ton change sans cesse. Il oscille entre des passages dansants et sarcastiques, brusquement interrompus par des épisodes sombres, menaçants, empreints de mélancolie et de violence. Comme si passé et présent se déformaient mutuellement.
Les cinq mouvements s’enchaînent sans pause, formant une respiration longue, une boucle cyclique.
Le temps n’est pas ici une ligne droite, mais un cercle qui tourne, revient sur lui-même et se transforme. Certains thèmes ressurgissent tels des souvenirs instables, qui flottent en mémoire.
Entre halètements et suspensions, les émotions se succèdent, parfois frénétiques, parfois immobiles.
Le passé refait surface, jamais intact, nous laissant suspendus dans un présent incertain.