Dire que Swann Van Rechem avait fait l’unanimité en 2023 au 58e Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon est un faible mot puisque l’artiste, alors âgé de 25 ans, s’était vu décerner le Grand Prix, le Prix de l’Orchestre et le Prix du Public.(1) Président des Estivales de Musique en Médoc, Jacques Hubert avait lui aussi été séduit par sa personnalité et la qualité de la relation qu’il parvient à établir avec l’orchestre. Dès lors, le nom du jeune chef s’était inscrit sur la liste des invités potentiels de son festival (réservé, rappelons-le, à des premiers prix de concours internationaux.)
 
Des instruments rares
 
Le projet de concrétise cette année, à l’occasion du concert de clôture, comme toujours occupé par un programme symphonique avec l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine. Si l’édition 2025 a fait place au quatuor à cordes, au piano, au violon ou à la voix, on y relève aussi la présence d’instruments un peu moins courants dans les programmations. Ainsi en est-il de la mandoline de Marine Moletto (1er Prix du Concours de Modène 2023), que l’on retrouve (15 juillet) en compagnie de Lorraine Campet (contrebasse) – récemment remarquée pour son programme « Âmes sœurs » avec Nathanaël Gouin – Aparté) et de Mariana Bednarska (marimba) dans un programme très varié allant de Bach à Berio.

 

Pascal Deuber © Slavika

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Un concerto venu d’outre-Manche
 
Le cor n’est pas non plus un instrument souvent mis en avant dans le cadre concertant. Le concert dirigé par Swann Van Rechem fait exception puisqu’il aura pour soliste l’Allemand Pascal Deuber, 1er Prix et Prix du Public du Concours de l’ARD en 2021 (et cor principal de l’Orchestre d’Etat de Bavière depuis 2019). On sera d’autant plus curieux du programme donné le 17 juillet au Château de Malleret (Le Pian-Médoc) que, outre le délicieux Concerto n° 4 KV 495 de Mozart, il comprendra une véritable rareté : le Concerto pour cor, orchestre à cordes et timbales op. 150 de York Bowen (1884-1961). Quand cela arrive – rarement – on connaît mieux en France le compositeur britannique pour ses ouvrages pianistiques. Mais il laisse une production très diversifiée parmi laquelle, outre trois concertos pour alto, on trouve le Concerto pour cor, réalisation d’un lyrisme et d’un relief très narratifs.
Une pièce plus que rare à découvrir au sein d’un programme au cours duquel Swann Van Rechem dirigera par ailleurs le si poétique « poème nocturne » Aux étoiles d’Henri Duparc et, promesse d’une fin de soirée radieuse, la 7e Symphonie de Beethoven.
 
Alain Cochard