L'Hydre présente l'onde noire

L'Onde Noire faut référence aux eaux du Styx et à l'expression « traverser l'onde noire », qui signifie passer de vie à trépas, ce programme explore différents aspects du deuil et de ses expressions dans la musique profane et sacrée. Il s'articule autour de deux recueils majeurs du début du XVIème siècle : le sixième livre de madrigaux de Claudio Monteverdi, et Israelsbrünnlein de Johann Hermann Schein.

Pièce centrale du programme, la Sestina de Claudio Monteverdi est un cycle de six madrigaux sous-titré « larmes de l'amant sur la tombe de l'amante ». C'est suite au décès de la jeune cantatrice Caterina Martinelli, à qui il avait prévu de confier le rôle de son Arianna, que Monteverdi entame la composition de ce monument d'émotion et de science musicale.

À l'image de la créature mythologique qui lui a donné son nom, l'Hydre se présente comme une entité à plusieurs visages : chaque membre de l'ensemble est un soliste à part entière, une « tête » et une voix indépendante. La volonté de chanter, l'écoute commune et l'exigence musicale servent de corps à cet Être fabuleux, et de point de départ à l'expression de ses chanteurs. Le répertoire polyphonique à un par voix est donc le mode d'expression privilégié de l'Hydre ; les voix se répondent, se croisent et se rencontrent, chacune apportant sa propre couleur sur un tableau commun. C'est le madrigal et son immense palette d'émotions qui sert de ressource essentielle à l'ensemble pour l'élaboration de ses programmes et la création de sa « toile musicale »