Concert : Ensemble Correspondances / Eglise de Saint-Hymer

Nous sommes à la fin du XVIe siècle, à la cour du Duc de Ferrare, dans le nord de l’Italie. Pour complaire, dit-on, à son épouse, le Duc « produit » une série de concerts donnés, à huis clos ou presque, par trois musiciennes exceptionnelles, à la fois chanteuses et instrumentistes. Luzzasco Luzzaschi leur compose des madrigaux au contrepoint sensuel tant il est orné, dont les partitions sont enfermées dans des armoires aussitôt la fin du concert. Grâce à la levée du secret, le miracle des voix se diffuse enfin dans toute l’Europe. Mais l’énigme autour des voix des femmes n’en reste pas moins la règle imposée partout où fleurissent ces répertoires : des Ospedali de Venise aux couvents français où de grands noms tels que Boësset ou Clérambault officient, on entend la grâce de ces voix sans jamais percevoir leurs interprètes.