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Vladimir Ashkenazy et l’Orchestre Philharmonia au TCE – Fervente baguette – Compte rendu

Le second concert du cycle Tchaïkovski sous la direction de Vladimir Ashkenazy à la tête du Philharmonia Orchestra témoigne d’un engagement, d’une passion et d’une humanité qui ne se démentent jamais. Musicien hors pair, chef d’orchestre atypique mais efficace, Ashkenazy possède une force de persuasion peu commune.
 
Dans l’ouverture-fantaisie Roméo et Juliette, la vigueur de l’interprétation, l’accentuation du rubato, la force de la narration négligent quelque peu le sens de la construction au profit d’une sincérité communicative et d’une foi chevillée au corps. Plutôt hautain dans le Concerto pour violon en ré majeur, Vadim Repin ne s’accorde guère à l’enthousiasme du chef. Version impeccable de grand soliste mais où ne transparaissent jamais l’émotion et la sensibilité malgré la finesse du jeu et la justesse de l’intonation.
 
Dans la Symphonie n° 4, la phalange londonienne brille de tous ses feux soulevée par l’élan d’une baguette qui détaille chaque phrase avec un lyrisme épanoui et déborde même de tension dans les moments dramatiques (Moderato con anima du mouvement initial et Allegro con fuoco final). A l’évidence, le maestro chante dans son arbre généalogique tout au long d’une partition qu’il conduit avec un bonheur évident. Le bis assez langoureux consiste en une transcription pour orchestre d’une des Saisons pour piano de Tchaïkovski réalisée par l’un des archets du Philharmonia. Succès garanti.
 
Michel Le Naour
 
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 8 janvier 2014
Photo © Jim Steere / Decca

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