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Un quatuor et une résidence - 3 Questions à Edith Canat-de-Chizy, compositrice

Riche rentrée pour Edith Canat-de-Chizy ! Son 3ème Quatuor est créé au Festival de Besançon le 22 septembre, tandis qu’elle entame bientôt une résidence d’un an auprès de l’Orchestre National de Lyon et qu’un projet avec l’IRCAM se profile

Avant d’en venir au 3ème Quatuor, qui fait suite à deux ouvrages respectivement datés de 2001 et 2003, dans quel état d’esprit avez-vous abordé pour la première fois la forme quatuor à cordes ? Etiez-vous intimidée ?

Edith CANAT-DE-CHIZY : Je suis violoniste de formation et j’ai fait du quatuor à cordes depuis ma plus tendre enfance ; c’est un univers dans lequel je me sentais tout à fait à l’aise et je n’ai pas du tout eu d’appréhension. Je me suis jetée là-dedans de façon très naturelle. Après deux premiers ouvrages où j’ai beaucoup travaillé sur la texture que donne l’écriture du quatuor, le 3ème m’a donné envie d’aller plus loin. Pour avoir assisté à une répétition, je pense que j’y ai réussi en partie ; j’ai essayé de trouver d’autres sonorités, d’autres rapports entre les instruments. C’est une expérience passionnante. Pour ma part, le problème du quatuor à cordes n’est pas tellement la forme, mais d’aller plus loin dans la texture ; un peu dans la lignée du 2ème Quatuor de Ligeti. J’ai trois grands repères en matière de quatuor : Beethoven, pour l’énergie, les ruptures, les surprises que renferme son écriture, Bartok, pour certains rapports de timbres, et Ligeti.

Mon 3ème Quatuor sera créé le 22 septembre à Besançon par le Quatuor Asasello, une formation suisse très spécialisée dans la musique contemporaine, au cours d’un concert qui constitue une sorte de passage de témoin entre Michael Jarrell et moi, puisque Michael me remplace au Festival de Besançon. Son directeur, David Oliveira, m’a passé commande de ce 3ème Quatuor qui sera donné dans un programme où l’on trouve par ailleurs un œuvre pour quatuor de Michael Jarrell.

Vous entamez bientôt une résidence à l’Orchestre National de Lyon. Comment s’est-elle mise en place ? Comment se déroulera-t-elle ?

E. C.-D.-C. : Elle a pour origine ma rencontre avec Jun Märkl à Besançon l’an dernier, où l’Orchestre National de Lyon avait joué l’une mes pièces : Omen – une excellente collaboration. Dès l’issue du concert nous avons commencé à parler de cette résidence. Plusieurs de mes œuvres seront jouées à Lyon durant la saison qui démarre : Times (une pièce écrite pour le Concours de chefs d’orchestre de Besançon 2009) les 30 septembre et 2 octobre, Omen à deux reprises en février et la création d’une commande de l’ONL les 31 mars et 2 avril 2011 – commande à laquelle s’ajoute celle d’une pièce pour orgue que l’on découvrira le 5 avril.

J’ai par ailleurs prévu des rencontres avec le public, dont une dès octobre à la Librairie Musicalame - très partie prenante dans les résidences de compositeurs. Des choses sont également prévues avec les scolaires ; il est important de mettre en relation le compositeur avec les auditeurs pour faire comprendre sa démarche, pour montrer aux gens que la musique est issue d’un être humain qui fonctionne comme eux, mais présente la particularité d’écrire de la musique.

Un projet avec l’IRCAM vous attend également…

E. C.-D.-C. : Je commencerai à y travailler en janvier prochain. Il s’agit d’une pièce pour trio à cordes, accordéon et électronique. J’ai souhaité prolonger mon écriture pour les cordes, basée sur la texture et l’énergie, par l’électronique et l’accordéon. Ce sera un travail de longue haleine que je mènerai avec le concours de l’informaticien Greg Beller.
br> Propos recueillis par Alain Cochard, le 20 septembre 2010 63ème Festival de Besançon : www.festival-besancon.com

Saison 2010-1011 de l’Orchestre National de Lyon : www.auditorium-lyon.com

Librairie Musicalame : www.musicalame.fr

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