Après Dennis Russell Davies l’an dernier, c’est au tour du chef canadien Kwamé Ryan de diriger l’Orchestre Français des Jeunes. La session d’été aura été le moment de la prise de contact entre la formation école et un chef enthousiasmé par la tâche qui l’attendait (1) Le courant passe entre le maestro canadien et ses jeunes musiciens : différents concerts l’on prouvé fin août-début septembre, dont un à la Maison de la Radio, où l’on a en particulier retenu une exceptionnelle suite du Mandarin merveilleux de Bartok et un non moins superbe Concerto pour flûte de Dalbavie avec un Benoît Fromanger au meilleur de son art.

Décembre marque comme de coutume le moment de la session d’hiver de l’O.F.J. Elle réunit les jeunes instrumentistes et Kwamé Ryan, du 13 au 22 décembre au Grand Théâtre de Provence à Aix – avec toutefois une échappée madrilène en milieu de parcours -, autour d’œuvres de Bernstein (Suite de West Side Story), Rachmaninov (Symphonie n°2) et de l’Espagnol Olivier Rappoport (création de Metanoia).

Pour la deuxième année consécutive, le percussionniste Jean-Sébastien Borsarello (photo), actuellement élève de Jean Geoffroy au CNSM de Lyon, retrouve les rangs de l’O.F.J. «Je suis un passionné d’orchestre et j’ai été très tôt attiré par cet univers où la percussion joue un rôle très important, explique-t-il. J’ai entendu parler de l’O.F.J., j’ai passé les auditions et ai été retenu l’an dernier. Cette année je suis réinvité, comme cela se passe pour à peu près un tiers de l’effectif de l’orchestre. »

L’instrumentiste apprécie de pouvoir « se confronter à des œuvres majeures du répertoire symphonique », telles que la 8ème Symphonie de Chostakovitch l’an dernier ou la 2ème de Rachmaninov, mais mesure aussi « la chance de se produire dans de très belles salles telles que le Konzerthaus de Berlin, Radio France, la Salle Pleyel ». Il mesure aussi tout l’intérêt qu’il y a à travailler avec des chefs aussi différents que Davies et Ryan. Rien de tel pour se préparer au métier de musicien d’orchestre car « même dans un orchestre professionnel les musiciens sont amenés à changer de chef assez régulièrement ».

Jean-Sébastien Borsarello souligne « l’excellent contact de Kwamé Ryan avec ses musiciens. Dès les premières répétitions du Mandarin merveilleux on a tout de suite senti où il voulait aller, ce qu’il voulait faire, tout comme dans la 2ème de Rachmaninov, l’une de ses œuvres de prédilection. Il nous a évidemment amenés à accomplir un travail de base, mais a aussi su nous transmettre les émotions qu’il faut faire ressentir dans cette musique. »

A la différence de la session d’été où les différents instruments travaillent pendant presque une semaine avec leurs « tuteurs » respectifs (Francis Petit, percussionniste solo du Philharmonique de Radio France, était par exemple présent), avant de passer aux partiels avec Renaud Déjardin, chef-assistant de l’O.F.J, puis aux tutti, la session d’hiver, plus brève, ne comprend que partiels et tutti. Jean-Sébastien Borsarello la guette avec non moins d’impatience. Quant à l’année prochaine, compte tenu de la présence au programme d’alléchantes œuvres de Mahler, Ravel et Stravinski, le jeune percussionniste avoue « réfléchir à peut-être se réinscrire aux auditions de l’O.F.J.» Autant dire que, dans ce cas précis, la belle école d’enthousiasme qu’est l’O.F.J. a totalement atteint son but.

Alain Cochard

(Propos recueillis le 14 décembre 2009)

Session d’hiver de l’Orchestre Français des Jeunes
Concerts les 17 décembre au Grand Théâtre de Provence, 19 décembre à l’Auditorio Nacional de Madrid, le 22 décembre au Grand Théâtre de Provence.

Infos :
- Orchestre Français des Jeunes : www.ofj.fr
- Grand Théâtre de Provence : www.le grandtheatre.net
- Auditorio Nacional de Madrid : www.auditorionacional.mcu.es

(1) Lire l’interview de Kwamé Ryan

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Photo : DR