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Paris - Compte-rendu : Sortilèges de chambre à l’Athénée
A l’origine spectacle de fin d’année de l’Atelier d’interprétation vocale de l’Opéra de Lyon, la version « de poche » de L’Enfant et les sortilèges de Ravel mise en scène par Patrice Caurier et Moshe Leiser est une telle réussite qu’elle n’a cessé d’être reprise depuis sa création en 1989. Il aura toutefois fallu attendre la fin de l’année 2007 pour qu’une scène parisienne l’accueille pour la première fois – et ce dans le cadre idéal du Théâtre de l’Athénée.
Dans le domaine lyrique, les réductions d’orchestre pour petit ensemble instrumental font trop souvent figure de solution du pauvre – Offenbach en sait quelque chose… Rien de cela dans le travail de Didier Puntos sur la partition de Ravel. Le défi était de taille, mais l’arrangeur a su préserver toute la magie de l’ouvrage en n’ayant recours qu’à un piano à quatre mains, un violoncelle, diverses flûtes - ainsi qu’à la « danse des reinettes », extraite de l’enregistrement dirigé par Armin Jordan, dont les metteurs en scène tirent un merveilleux parti.
Le tandem Caurier-Leiser a su exploiter l’intimisme issu du dispositif chambriste imaginé par D. Puntos avec une rare intelligence et le public fait une fois de plus fête à un spectacle qui entame une nouvelle tournée – dont certaines dates s’inscrivent dans la saison d’Arcadi(1) - à Vélizy et Guyancourt.
De février à mai, de Valence à Dieppe, de Marseille à Reims, mais au Luxembourg également, les occasions seront nombreuses de découvrir ou de retrouver une féerie de poche dont la mécanique parfaitement huilée doit beaucoup à la familiarité que les chanteurs entretiennent avec elle. Gaële Le Roi qui interprète remarquablement aujourd’hui le rôle de l’Enfant était Feu-Pastourelle-Rossignol-Chouette dans la distribution originelle et Jean-Louis Meunier y figurait déjà aussi. Comme Delphine Galou, Thomas Dolié, Sandrine Sutter, Simon Jaunin, Kareen Durant et Katia Velletaz, ils ne méritent qu’éloges. Qualité du chant, de la prononciation : chacun donne le meilleur de lui-même au service d’une conception qui touche à ce que le chef-d’œuvre de Ravel comporte de plus personnel et de plus secret.
Didier Puntos et Frédéric Jouannais au piano, Valérie Dulac au violoncelle, José-Daniel Castellon (en alternance avec Frédéric Berletti) aux flûtes servent pour leur part la musique en orfèvres sensibles. Un vrai bijou !
Notez que la musique sera bientôt de retour à l’Athénée (du 21 décembre au 13 janvier) avec Arsène Lupin banquier, une « opérette policière » de Marcel Lattès mise en scène par Philippe Labonne et interprétée par la compagnie Les Brigands.
Alain Cochard
(1) Action régionale pour la création artistique en Île-de-France
Théâtre de l’Athénée, lundi 19 novembre 2007
Photo : Vincent Jacques / Angers Nantes Opéra
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