Pour son avant-dernier opéra, Benjamin Britten revient à son cher Henry James qui lui avait inspiré avec son Tour d’écrou l’un des sommets de sa production lyrique.

Ce sera cette fois Owen Wingrave, une nouvelle dont l’intrigue mince – un jeune homme de bonne famille refuse de se plier à la tradition en renonçant à une carrière militaire – se complique d’une histoire de fantôme. Un de ses ancêtres avait été tué par son père pour avoir refusé de se battre contre l’un de ses amis. Pour échapper à la pression de ses parents, Owen Wingrave se réfugie dans sa chambre où on le trouvera mort. Le fantôme de son ancêtre l’a soustrait à son destin.
En pleine guerre du Vietnam, Britten trouve là matière à écrire (en 1971) un opéra pacifiste dont le huis clos implacable n’est pas sans rappeler celui du Tour d’écrou. La musique en est hypnotique et c’est certainement le chef-d’œuvre le plus méconnu de son auteur.

L’Opéra National du Rhin a bien raison de présenter cet ouvrage rare en le confiant aux Solistes de son Opéra Studio. On espère beaucoup du Owen de Laurent Deleuil, et autant du Spencer Coyle de Sévag Tachdjian, la mise en scène est confiée à Christophe Gayral et les Petits Chanteurs de Strasbourg, la Maîtrise de l’OnR et l’Orchestre Symphonique de Mulhouse seront dirigés par David Syrus (photo).

Jean-Charles Hoffelé

Britten : Owen Wingrave 17, 19 et 21 mars 2013
Colmar – Théâtre municipal

7, 9 et 11 avril 2013
Mulhouse – La Sinne

4 et 6 juillet 2013
Strasbourg – Opéra
www.operanationaldurhin.eu

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Photo : Alain Kaiser