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Orfeo ed Euridice de Gluck à Versailles - Fagioli à l’Opéra Royal

Version de Vienne et pas celle de Paris. Cela peut surprendre pour un Orfeo qu’à Versailles on aurait plutôt entendu Orphée. Mais on se consolera bien vite de perdre ténor et français puisque que l’on y gagne l’Orfeo de Franco Fagioli (photo), le plus mezzo des contre-ténors au point que sur un récent disque Steffani où il chante un duo avec Cecilia Bartoli (1) on est bien incapable de dire qui fait quoi. On sait que Fagioli réussira la déploration, mais aussi que son charisme le fera affronter crânement les Enfers, sans y mettre le dolorisme commun, car enfin on tient un falsettiste qui a du caractère et ne joue pas les anges. Il l’a démontré tout cela, en sus d’une virtuosité hors norme, dans un récent portrait discographique de Caffarelli (2), une des sensations discographiques de la rentrée.

Laurence Equilbey lui donnera-t-elle, avec les forces d’Accentus et l’Insula Orchestra, l’écrin de poésie et de drame qu’un tel Orfeo réclame ? Il le faudra, car l’opéra de Gluck paraît en concert ou il peut tomber du côté de Somnus assez aisément ; mais avec Franco Fagioli, Malin Hartelius pour la tendre Euridice, et l’Amore d’Emmanuelle de Negri la soirée devrait réserver assez de surprises pour éviter ce précipice.

Jean-Charles Hoffelé

(1) Agostino Steffani, Sabat Mater et autres pièces vocales, Cecilia Bartoli, Franco Fagioli e altri, I Barocchisti, Diego Fasolis / 1 CD Decca 478 5336

(2) Arias for Caffarelli, Franco Fagioli, Il Pomo d’Oro, Riccardo Minasi /1 C D Naïve V 5333

Gluck : Orfeo ed Euridice
7 novembre 2013, 20h
Versailles, Opéra Royal
www.chateauversailles-spectacles.fr

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Photo : Julian Laidig
 

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