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Opéra de Marseille – Deux saisons pour chasser le virus

Sept opéras et sept opérettes pour conjurer le sort… C’est dans un contexte très particulier, entre Covid-19 et renouvellement des édiles, que le voile s’est levé, par réseaux sociaux interposés, sur les saisons de l’Opéra et de l’Odéon à Marseille. Programmes dévoilés en attendant de pouvoir ouvrir les guichets de location et de proposer des abonnements, choses qui pourront se faire lorsque les conditions d’accueil du public et de tenue des spectacles sur scène auront été clairement définies par les autorités. Alors, pour l’heure, c’est de l’eau à la bouche des mélomanes qui est proposée en attendant de débuter le festin musical. Pour cette saison 2020/2021, le directeur général Maurice Xiberras a concocté une programmation des plus alléchantes.
 
Maurice Xiberras, directeur de l'Opéra de Marseille © DR

A l’Opéra, tout devrait débuter avec La Dame de pique, une coproduction régionale initiée par la Région Sud et son opérateur Arsud avec les opéras de Nice, Toulon, Marseille et Avignon. Créée à Nice avant le confinement, cette Dame de pique est mise en scène par Olivier Py ; et si aux côtés du Tomsky d’Alexander Kasyanov et du Yelenski de Serban Vasile, Marie-Ange Todorovitch poursuivra son incarnation pour le moins habitée de la Comtesse, le reste de la distribution, sous la baguette de Lawrence Foster, sera renouvelé avec, notamment, Barbara Haveman en Lisa et Misha Didyk et en Hermann (du 2 au 9 octobre).

La scène sera ensuite investie par les voix rossiniennes de Silvia Tro Santafé, Amélie Robins, Mirco Palazzi, Philippe Talbot et Florian Sempey, entre autres, pour L’Italienne à Alger, opéra mis en scène par Nicola Berloffa et dirigé par Roberto Rizzi Brignoli (du 17 au 24 novembre). Pour les fêtes,  ce sont six représentations de La Bohème qui seront données sous la direction du maestro Paolo Arrivabeni, dans la mise en scène de Leo Nucci. Avec la Mimi d’Angélique Boudeville, la Musette de Lucrezia Drei et le quatuor masculin Enea Scala (Rodolphe), Alexandre Duhamel (Marsel), Régis Mengus (Schaunard) et le Colline d’Alessandro Spina (du 20 décembre au 2 janvier). Puccini, encore et toujours, avec la Tosca de Jennifer Rowley(photo) mise en scène par Louis Désiré, Giuliano Carella étant à la baguette. Marcelo Puente sera Cavaradossi et Samuel Youn Scarpia (du 9 au 21 février).
 

Karine Deshayes © Aymeric Giraudel
 
Pour Luisa Miller, ce sont à nouveau Paolo Arrivabeni et Louis Désiré qui seront les maîtres d’œuvre de la nouvelle production de cette partition, l’une des moins connues, de Verdi. L’occasion de retrouver avec plaisir Zuzana Markova dans le rôle titre (du 23 au 30 mars). Une version concertante des Pêcheurs de perles sera ensuite proposée avec Julien Dran (Nadir) et Jean-François Lapointe (Zurga) qui n’auront d’yeux et d’amour que pour la belle Leila, incarnée par Patrizia Ciofi (les 11 et 14 avril). Pour baisser le rideau sur cette saison, c’est une nouvelle production de L’Africaine de Meyerbeer qui sera proposée aux mélomanes. Roberto Rizzi Brignoli sera à la baguette, Charles Roubaud signera la mise en scène. Quant à la distribution, exceptionnelle, elle sera emmenée par Karine Deshayes et Hélène Carpentier (Selika et Ines) ainsi que par les deux Florian, Laconi et Sempey, respectivement Vasco de Gama et Nelusko (du 5 au 13 juin). Bien d’autres rendez-vous, dont une dizaine de concerts symphoniques, sont prévus, parmi lesquels Le Chant de la terre de Mahler programmé le 18 octobre dans le cadre du Festival Musiques Interdites sous la direction de la jeune, et fort douée, Clelia Cafiero (l’assistante de Lawrence Foster) ; ce sera avec la contralto Qiulin Zhang et le ténor Christophe Berry.
 
Clelia Cafiero © Francesco de Gaetano

L’opérette en majesté
 Marseille, on le sait, est l’une des rares villes en France  à mettre en place une saison complète consacrée à l’opérette dans sa salle de l’Odéon. Saison qui débutera les 17 et 18 octobre avec La Belle Hélène d’Offenbach incarnée par Laurence Janot. Emmanuel Trenque sera à la direction et Bernard Pisani mettra en scène. Suivront une nouvelle production de Trois de la marine les 21 et 22 novembre, La Chauve Souris les 12 et 13 décembre, Le Chanteur de Mexico les 16 et 17 janvier, une nouvelle production du Pays du sourire les 27 et 28 février, Nos folles années de Jacques Météhen les 20 et 21 mars et, pour terminer, une nouvelle production de La Mascotte les 29 et 30 mai. Des œuvres qui réuniront la fine fleur des interprètes du genre, notamment de jeunes artistes comme Julie Morgane, Grégory Juppin, Priscilla Beyrand, des personnalités confirmées comme Caroline Géa, Marc Larcher ou Florian Laconi et les piliers de la maison comme Antoine Bonelli, Dominique Desmons, Claude Deschamps ou Michel Delfaud… Entre autres.
Le menu est pour le moins séduisant. Souhaitons que tout puisse se déguster dans la joie, et que le spectacle vivant retrouve la place qu’il n’aurait jamais dû quitter.

Michel Egéa

Retrouvez les programmes complets sur :
opera.marseille.fr et odeon.marseille.fr

Photo © Chris Singer
 

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