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Nicolas Courjal en récital à Eléphant Paname - Une basse chante
La France retrouverait-elle le temps glorieux de ses basses chantantes qui firent toute une partie de son art vocal ? Vanni Marcoux (1877-1962) fut longtemps un modèle, aujourd’hui François Lis et Nicolas Courjal – quarante-trois ans, élève de Jane Berbié – ont repris ce flambeau, revitalisant toute une part du répertoire français.
Le récital que Courjal donne en compagnie d’Antoine Palloc (dans la série « L’Instant lyrique » d’Eléphant Paname) souligne ce tropisme - chez Gounod « Le Veau d’or » du Mephisto de Faust, « Sous les pieds d’une femme » de la trop rare Reine de Saba, chez Verdi l’air de Prodica des Vêpres siciliennes « Et toi, Palerme » dans sa mouture parisienne (l’ouvrage fut créé à Paris le 13 juin 1855 Salle Le Peletier) – mais pas seulement : le grand numéro d’esbroufe vocale pensé par Rossini pour « La calunnia » du Barbier de Séville et la Sérénade du Don Giovanni de Mozart mettront le soleil de l’Italie dans cette voix aux harmoniques si profondes et aux mots si légers.
C’est Don Giovanni qui fera le lien entre la partie lyrique et la partie mélodie du récital, avec une autre Sérénade, celle bien plus sombre, de Tchaïkovski dont on entendra deux autres opus.
Mais la surprise de la soirée interviendra dès le début du concert avec les savoureuses et émouvantes Quatre Chansons de Don Quichotte que Jacques Ibert écrivit au Mont Boron en 1932 à la demande de Pabst pour un film dont l’acteur principal n’était autre que… Fédor Chaliapine lui-même !
Jean-Charles Hoffelé
Nicolas Courjal (basse)/Antoine Palloc (piano)
Œuvres d’ Ibert, Mozart, Gounod, Verdi, Rossini & Tchaïkovski
21 mars 2016 - 20h
Paris – Eléphant Paname (10 rue Volney -75002)
www.concertclassic.com/concert/recital-de-nicolas-courjal
Photo © DR
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