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Metz - Compte-rendu : La Mélodie du Bohneur - Success Story


Retour à Metz d’un des plus grands succès de Rodgers & Hammerstein La Mélodie du Bonheur, présentée en 1998 durant le mandat de D. Ory. Cette reprise devait être assurée par Luc Dessois qui, malheureusement, nous a quittés en 2006, c’est donc Didier Henry qui en assure la reprise en hommage au metteur en scène disparu. Visiblement Didier Henry s’est inspiré du film réalisé en 1965 par Robert Wise. Inspiré certes mais non copié, tout va très vite dans cette conception où des panneaux tournants, agrémentés de quelques éléments de décor, servent à donner du rythme à ce spectacle où prédominent la joie et la bonne humeur. Qui a dit qu’en France on était incapable de monter un « musica l » ? Metz nous prouve à juste titre le contraire.

La distribution est dominée par Sophie Audebourg (Maria) voix fraîche et bien placée, articulation exemplaire, habile danseuse à la joie communicative dont le physique possède une ressemblance troublante avec Audrey Tautou. Didier Henry (le Capitaine Von Trapp) réussit avec élégance à donner vie à ce Capitaine qui refusera, au péril de sa vie, la domination nazie. Voix bien timbrée, prononciation élégante, mais qui aurait pu en douter en sachant quel élégant Pélléas il fut par le passé. Le nom des Todaro, n’a pas fini de briller au fronton des théâtres. C’est au neveu de José, Fabrice, fils de Carlo di Angelo et Carole Clin, qu’est confié le rôle de Fritz. Excellent danseur, comédien hors pair, voix de ténor élégante et racée, voilà un fils d’artistes qui ira loin. Bon sang ne saurait mentir.

Excellent travail des enfants du Conservatoire à Rayonnement régional de Metz, totalement investis dans leur rôle, à la diction parfaite, aux voix justes, menés par l’excellente Liesl de Charlotte Filou. Le reste de la distribution fait honneur à ce rafraîchissant spectacle, dominé par la Mère Supérieure d’Isaure Equilbey, au mezzo fruité couronné de superbes aigus. Bonne prestation de Patricia Jumelle et Jean-Pascal Introvigne, respectivement Baronne Schröder et Max.

L’Orchestre National de Lorraine, sous la direction de Didier Benedetti, montre des qualités de phrasé et de rythme, si importantes dans un « musical », et prouve par sa ductilité qu’il n’y a pas de grande ni de petite musique, mais de la musique tout simplement.

Bernard Niedda

Opéra de Metz le 13 mai 2007

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Photo : DR

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