Journal

Les Rencontres Chorales d’Ile-de-France

3 questions à Francis Bardot

Ensemble vocal AEDES, Ensemble Vocal d’Ile-de-France, Chœur « Stella Maris », Le Madrigal de Paris, Chœur Paris Sorbonne, Ensemble vocal « Intermezzo », Chœur de chambre « Mélanges », Chœur de chambre « Opus 104 », Ensemble vocal « Otrente », Chœur de chambre « Les Cris de Paris » : les Rencontres Chorales de d’Ile-de-France vont faire le bonheur des amateurs du genre une dizaine de jours durant. Chef de chœur, responsable musical des chorales au Conservatoire de Levallois et initiateur de la manifestation avec Geoffroy Jourdain, Francis Bardot répond aux questions de Concertclassic.

Par quoi le lancement des Rencontres de Chorales de d’Ile de France a-t-il été principalement motivé ?

Francis Bardot : «La manifestation est née du souhait que j’avais de faire de cette très belle salle Ravel du Conservatoire de Levallois, un lieu de rencontre pour des chorales. Mon idée n’était pas faire un festival, ni un concours bien entendu, mais véritablement des rencontres entre des chorales professionnelles et d’autres amateurs. Habituellement on tend à rassembler les unes ou les autres, mais des rencontres de cette sorte ne sont pas chose très courante. Il reste que les chorales amateurs que nous avons choisies sont du meilleur niveau et qu’il peut se comparer à celui d’ensembles professionnels.

Je me réjouis de l’enthousiasme que notre projet au suscité de la part des responsables de la Fondation Orange et de l’aide que celle-ci nous apporte dès cette année bien qu’elle n’ait pas été initialement prévue dans son budget. »

Comment s’est effectué le choix des ensembles et des programmes ?

F.B. : « J’ai demandé à mon ami Geoffroy Jourdain, chef des Cris de Paris et assistant de Laurence Equilbey, d’être en quelque sorte le directeur artistique des Rencontres et nous avons fait ensemble le choix des chorales. En ce qui concerne les programmes, nous avons laissé les ensembles libres de leurs choix, en insistant tout de même sur la nécessité d’innover en faisant connaître du répertoire nouveau, peu connu, un peu délaissé.

La manifestation présente la particularité comporter cinq concerts du soir et un week-end (4 et 5 avril) de rencontres (des concerts gratuits) qui se terminera par un « mini-forum » entre les chefs de chœur où nous déciderons ce que nous ferons l’année prochaine. Nous ne sommes pas sur une formule figée : rien ne nous empêche d’imaginer que la prochaine édition pourrait être conçue autour d’un répertoire, d’une période, etc. »

Comment interprétez-vous le regain d’intérêt pour la musique chorale, au concert comme dans sa pratique, auquel on assiste depuis quelques années en France ?

F.B. : « La pratique chorale, c’est la musique populaire par excellence. Je ne dis pas que tout le monde peut chanter, mais c’est le cas d’un grand nombre. Arriver à un bon niveau dans une chorale ne prend évidemment pas autant de temps que de parvenir à un niveau satisfaisant pour jouer d’un instrument dans un orchestre.

La France a pris du retard en matière chorale. Pourquoi ? Je ne suis pas un partisan de l’Ancien Régime, mais il faut noter que la Révolution française a conduit à la fermeture de plus de 400 maîtrises. Ensuite les choses se sont perdues. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la grande période César Geoffrey a relancé les choses en France avec des gens de très haut niveau qui sont aujourd’hui âgés – se pense à Stéphane Caillat, Philippe Caillard ou Jean Sourisse - qui ne participe par aux rencontres cette année mais on l’y croisera certainement.

Une deuxième relance importante s’est produite avec l’arrivée de Laurence Equilbey. Les gens peuvent critiquer certains aspects de la personnalité de Laurence qui, en raison de son succès, ne fait pas toujours l’unanimité, mais l’ambition qu’elle avait pour elle-même et l’a eue aussi pour le chant choral en France. Elle a mis en place des institutions de formation (ex : le Jeune Chœur de Paris) et elle a obligé tout le monde à se bouger, à faire des progrès en technique vocale et à découvrir du répertoire. C’est cette nouvelle génération que nous accueillons, que ce soit Raphaël Pichon, Morgan Jourdain, le jeune frère de Geoffroy, ou mon neveu Olivier qui est passé par ma maîtrise, puis par le Jeune Chœur de Paris et est aujourd’hui l’un des assistants de Laurence Equilbey. Nous les anciens - j’ai 63 ans -, nous voyons que cette jeune génération nous pousse car elle a un vrai grand talent ! »

Propos recueillis par Alain Cochard, le 18 mars 2009

Rencontres chorales d’Ile-de-France. Conservatoire de Levallois ( Salle Ravel). Du 29 mars au 8 avril 2009. Rens. : 01 45 05 50 00 / www.ville-levallois.fr

Photo : DR
 

Partager par emailImprimer

Derniers articles