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Le retour de Dolorès d'André Jolivet

André Jolivet a aussi abordé le genre de l’opéra-comique, comme l’atteste Dolorès ou le Miracle de la femme laide que l’Opéra de Rennes reprend aux côtés de la Rita de Donizetti, deux ouvrages mis en en scène par Vincent Tavernier.

De tous les Opéras de France, celui de Rennes dispose sans doute du plus petit budget, mais la programmation concoctée par Alain Surrans n’en demeure pas moins remarquable de richesse et d’inventivité. On en veut pour exemple le prochain spectacle où sont réunies deux délicieuses farces en un acte : Rita de Donizetti et Dolorès d’André Jolivet.

Pour l’amateur de bel canto, la reprise de Rita dans version originale en français (à partir de la nouvelle édition critique de Paolo Rossini et Francesco Belloto) constitue déjà une bonne raison de se rendre à Rennes, mais c’est évidemment la présence de l’ouvrage d’André Jolivet qui fait d’abord l’intérêt de la soirée. Nombreux sont ceux qui ignorent jusqu’à l’existence de Dolorès, opéra bouffe en un acte composée en 1942 sur un livret d’Henri Ghéon. Le compositeur dut attendre 1960 pour voir son pétillant ouvrage créé à l’Opéra de Lyon. Depuis rien, comme souvent s’agissant d’un des plus magnifiques compositeurs français du siècle dernier…

Dolorès offre un tout cas un complément idéal à l’ouvrage de Donizetti, comme le souligne Vincent Tavernier : « C’est avec une indéniable délectation que le metteur en scène aborde des ouvrages d’une réjouissante impertinence, dont le premier s’intitule « le mari battu » et traite assez librement de bigamie, tandis que le second, « Le Miracle de la femme laide »(y en a-t-il donc à l’Opéra ?) déroule, comme en écho sarcastique, un improbable récit d’épouse si spectaculairement torgnolée par son conjoint que la rossée quotidienne devient une attraction vantée par les guides… Entre Rita, patronne des causes désespérées, et Dolorès, dont le prénom n’engendre pas l’euphorie, on suspecte assez vite un climat d’ironique provocation ! »

On l’a compris la tristesse ne sera pas de mise à l’Opéra de Rennes lors de trois représentations dirigée par Nicolas Chalvin à la tête de Orchestre de Bretagne, avec une distribution réunissant Géraldine Casey, Pierre Yves Pruvot, Marc Larcher, Ivan Geissler et Vincent Billier.

Alain Cochard

Opéra de Rennes les 14, 16 et 18 mars 2007

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