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La Botte secrète de Claude Terrasse à l’Athénée - Pointure 71 - Compte-rendu
Deux ans après un mémorable Au temps des croisades, Les Brigands sont de retour à l’Athénée avec un autre ouvrage du tandem Claude Terrasse - Franc-Nohain : La Botte secrète. De format plus modeste que la farce médiévale qui a précédé, cet ouvrage en un acte est sans doute un brin moins stimulant pour les zygomatiques. On aurait toutefois bien tort de bouder une savoureuse réalisation où la musique d’une des plus grandes figures de l’opérette en France, du début du XXe siècle à l’éclatement de la Grande Guerre, fait corps avec les cocasses situations nées de l’imagination de son librettiste. La trace d’un monumental coup pied sur la culotte du Prince, le souvenir d’une main baladeuse sur le derrière de la Princesse et, hop !, la mécanique se met en branle !
Dans le décor unique d’un magasin de chaussures, Pierre Guillois installe une mise en scène bien rythmée qui permet à l’impayable couple formé par Christophe Crapez (le Prince) et Diana Axentii (une Princesse très grande dame à l’accent étranger) de déployer toute sa verve comique. Vincent Deliau (M. Edmond) campe un marchand de chaussures haut en couleur, David Ghilardi un naïf Hector et Vincent Vantyghem un Egoutier rustaud à souhait, point du tout à son aise dans des souliers vernis. « J’ai les deux pieds en compote », « Tout à l’égout » : La Botte secrète recèle quelques moments franchement croustillants et ce qui avait commencé un peu sagement se termine de la plus étourdissante façon.
Puisque le décor du magasin de chaussures est là, Les Brigands continuent d’ailleurs d’y prendre leur pied avec une revue d’anniversaire (on fête les 10 ans de la joyeuses compagnie) composée d’extraits de spectacles des années passées, du « J’entends un bruit de bottes » des Brigands d’Offenbach jusqu’au Final de l’Acte I de Barbe-Bleue du même, en passant par « Ah quelle lumière voilà ! » du Docteur Ox où Christophe Crapez réveille le souvenir d’une production marquante – qui fut d’ailleurs captée en 2003 à l’Athénée (1) .
Dans la fosse, Christophe Grapperon fait rebondir et pétiller avec un communicatif enthousiasme les arrangements de Thibault Perrine. Une bonne nouvelle pour conclure : Les Brigands poursuivent leur exploration de l’œuvre de Terrasse(2) l’an prochain avec Le Sire de Vergy.
(1) 1 DVD Tourbillon
(2) On lira avec profit la biographie que Philippe Cathé a consacrée à Terrasse (éd. L’Hexaèdre)
Alain Cochard
Terrasse : La Botte secrète – Paris, Athénée Théâtre Louis-Jouvet, le 22 décembre 2011.
Prochaines représentations les 29, 30, 31 décembre 2011 et les 4, 5, 6, 7 et 8 janvier 2012.
www.athenee-theatre.com
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Photo : Y.Petit
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