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Kent Nagano dirige l’Orchestre Symphonique de Montréal - Nos chers cousins


Depuis le 6 septembre 2006, l’Orchestre Symphonique de Montréal s’est choisi un nouveau directeur musical, Kent Nagano. Leur union avait également été célébrée au Châtelet la même année, l’Orchestre voulant renouer avec le public parisien qui lui a toujours réservé un accueil aussi enthousiaste que justifié.

Le long magistère de Charles Dutoit (1977-2002) s’était terminé dans une relative amertume pour les deux parties, comme le font tous les règnes trop longs. Pourtant sous sa baguette précise, les Montréalais ont atteint à un degré d’excellence perdu depuis l’époque Mehta ; Decca posant ses micros leur demanda de réenregistrer pour l’ère digitale le répertoire engrangé jadis pour la monophonie puis la stéréophonie par Ernest Ansermet et l’Orchestre de la Suisse Romande, produisant une pléiade d’albums – notamment consacrée au répertoire français – tout à fait remarquable et que l’on réévalue à la hausse ces derniers temps.

Les revoilà en séjour parisien, cette fois Salle Pleyel, et alors qu’au Canada ils sont lancés dans un Festival Beethoven axé sur l’intégrale des symphonies, leur programme n’en rend guère compte. Mais qui se plaindra de pouvoir vérifier leur accointance naturelle avec Debussy - les Nocturnes, sans Sirènes, resté avec le chœur de l’autre côté de l’Atlantique -, de retrouver l’une des meilleures partitions de Tan Dun (Orchestral Theatre n°1), et de les découvrir dans un répertoire qu’on ne leur associe pas d’évidence avec un Chant de la Terre version baryton où l’on attend autant de la baguette analytique de Nagano, très à l’aise dans Mahler, que de l’émotion patente qu’y déploie toujours Christian Gerhaher.

Jean-Charles Hoffelé

Concert de l’Orchestre Symphonique de Montréal, dir. Kent Nagano, Paris, Salle Pleyel, 28 avril 2009

> Programme détaillé de la Salle Pleyel

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Photo : DR

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