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Journée Krystof Maratka

Né à Prague en 1972 et installé en France depuis une quinzaine d’années, Krystof Maratka manifeste autant d’originalité que d’indépendance parmi les jeunes compositeurs d’aujourd’hui. Sa voix singulière est désormais reconnue en France aussi bien qu’à l’étranger. Dans le cadre de la résidence de l’Ensemble Calliopée au CRR de la rue de Madrid(1), l’artiste est au cœur d’une journée partagée en trois volets qui permettra aux mélomanes épris de musique d’aujourd’hui de mieux appréhender sa personnalité.

Résidence au CRR oblige, le travail de l’Ensemble Calliopée comporte un important volet pédagogique. Menés par l’altiste Karine Lethiec, les musiciens de Calliopée, une formation à géométrie variable, ont collaboré étroitement avec les élèves de la classe de musique de chambre de Marie-France Giret pour la préparation de la journée Maratka. Des étudiants qui occupent une place centrale durant « l’Atelier contemporain » que Corinne Schneider anime durant toute la matinée du 22 janvier (9h30-12h30).

On les retrouve lors du concert du soir (à 19h), dans une Czardas et le Concerto pour clarinette « Luminarium » de Maratka. Trois étudiants (Rozenn Le Trionnaire, Elodie Vosgien, Nans Moreau) vont ainsi se partager la partie soliste d’un ouvrage en neuf sections, une partition contrastée inspirée par des musiques traditionnelles de monde entier qui sera donnée avec l’Orchestre des étudiants du CRR sous la baguette du directeur de l’établissement : Xavier Delette. Au cours de ce dernier concert le Quintette à vent «Hypnozy » de Maratka et le Quatuor avec piano de Martinu seront par ailleurs interprétés par l’Ensemble Calliopée.

Krystof Maratka n’est pas né au pays de Janacek par hasard. A l’instar de l’auteur de Jenufa, il se passionne « pour les richesses de la musique populaire, pour les origines de l’homme et tout ce que celui-ci porte en lui sans le savoir ». Les mystères du langage humain fascinent Maratka comme en témoigne l’ouvrage Nids de cigognes. « Une œuvre indéfinissable, un mini-opéra pour alto et voix d’enfants », dit l’auteur de cette partition sous-titrée « Babilodrame pour alto et enregistrements de voix d’enfants ». On la découvre sous l’archet de Karine Lethiec durant le concert « Musique et Prosodie » (à 14h30) que Krystof Maratka, remarquable pianiste, complète par le cycle Dans les brumes de Janacek.

Alain Cochard

(1) Deux autres journées suivront dans le cadre de cette résidence, l’une autour d’Edith Canat de Chizy, le 5 mars, l’autre en hommage à Bohuslav Martinu, le 9 avril, pour le 50ème anniversaire de sa disparition. Cette dernière comprendra entre autres une exécution du Trio à cordes n°1 du maître tchèque – œuvre longtemps considérée comme perdue et retrouvée récemment par les musiciens de Calliopée au terme de « sherlockholmesque » recherches - et la création mondiale d’une pièce pour clavecin de Krystof Maratka sous les doigts de la grande prêtresse du clavecin contemporain : Elisabeth Chojnacka.

Journée Krystof Maratka. Jeudi 22 janvier 2009 (à 9h30, 14h30 et 19h). Conservatoire à Rayonnement Régional. 14, rue de Madrid – Paris 8e. Entrée libre . Rens. : 01 44 70 64 08. < a target="_blank" href = http:// www.cnr-paris.com>www.cnr-paris.com.

Vidéo de Krystof Maratka

Photo : DR
 

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