Etoile montante de la nouvelle direction d’orchestre tchèque, Jakub Hrusa (né en 1981) (photo) est aussi à l’aise en fosse qu’en concert, et aime à se faire d’abord l’avocat de son répertoire national. Il faut dire que l’orchestre symphonique a particulièrement inspiré les compositeurs tchèques qui ont su y infuser l’âme de leurs musiques populaires certes, mais aussi littéralement donner à voir à travers les cordes et les bois les paysages et les lumières de leur terre natale.

C’est bien dans la campagne des environs de Prague que chante l’archet du Concerto pour violon de Dvorak aux charmes duquel Frank Peter Zimmermann mettra à la fois sa rigueur et son engagement, mais on attend presque plus de Hrusa dans le brillant et terrible Rouet d’or, poème symphonique inspiré par Erben, véritable mini-opéra sans paroles. C’est également sans les paroles que le jeune chef tchèque aura ouvert le concert, avec la si panthéiste Petite Renarde rusée dont seront donnés successivement la Suite qu’en a tirée Charles Mackerras et les entractes arrangés par Frantisek Jilek.

Gageons que l’Orchestre Philharmonique de Radio France, décidément en forme cette saison, saura sous cette baguette avisée retrouver toute la verdeur et l’élan de ces musiques.

Jean-Charles Hoffelé

Orchestre Philharmonique de Radio France, dir. Jakub Hrusa, Frank Peter Zimmermann (violon)

Œuvres de Janacek, Dvorak

13 décembre 2013 – 20h

Paris - Salle Pleyel

Photo : Zbynek Maderyc