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Festival d'Ile de France : de Lisbonne à Rio

Les "trésors des pays lusophones" sont au programme du Festival d'Ile-de-France 2005. Autant dire que l'affiche rime avec exubérance, couleur et, souvent, découverte.

Le Brésil est à l'honneur cette année et le Festival d'Ile-de-France ne manque pas de le célébrer. Sa démarche s'inscrit toutefois dans une perspective plus large puisque les pays lusophones dans leur ensemble sont concernés.

Du classique au jazz et aux musiques électroniques en passant par le traditionnel, tous les genres sont représentés au cours d’une manifestation qui s'est ouvert le 4 septembre avec un concert traditionnel intitulé "Fêtes brésiliennes". L'occasion de se souvenir du mot de Villa-Lobos - grand amoureux de la musique folklorique de son pays - : "la carte du Brésil a été mon premier traité d'harmonie."

Il vaut faudra patienter jusqu'au 10 septembre pour que débute la partie classique du festival - ancienne-baroque et XXe siècle serait-il d'ailleurs plus exact d'écrire la plupart du temps. "Pour la reconquête de Grenade" ? Le titre du concert de l'Ensemble Gilles Binchois et des Sacqueboutiers de Toulouse (10 sept) peut de prime abord surprendre dans ce contexte. Il se justifie par la présence au programme de pages sacrées de Pedro de Escobar (1465-1554), compositeur d'origine portugaise qui travailla longtemps à Séville.

Dès le lendemain Isabelle Poulenard et Olivier Baumont interprètent Coelho et Seixas lors d'un concert "Musique à la cour du Portugal. Le Festival d'Ile-de-France 2005 fait d'ailleurs le bonheur du féru de répertoire ancien et baroque. Il y trouve par exemple aussi l'ensemble Jachet de Mantoue dans des musiques sacrée de la Renaissance portugaise (17 sept), un récital de clavecin de Pierre Hantaï(18 sept.), l'Ensemble Elyma de Gabriel Garrido (24 sept.), l'Ensemble William Byrd dirigé par Graham o'Reilly (25 sept.) ou encore A sei Voci et la Maîtrise des Pays de Loire (9 oct.)

Saudades do Brasil… On se souvient de la fascination que le Brésil exerça sur Darius Milhaud lors du séjour qu'il y fit entre 1917 et 1919 en compagnie d'un ambassadeur de France nommé… Paul Claudel. Milhaud (pour les Saudades évidemment !) est tout naturellement inscrit au programme du récital de Marie-Josèphe Jude (17 sept.) en compagnie de Ravel, Granados et Mompou. Une légère entorse au thème conducteur, mais dont nul ne se plaindra, là comme lors du concert de l'Orchestre National d'Ile-de-France (24sept.) dirigé par Enrique Mazzola. L'Espagne côtoie ici aussi le Brésil puisque Turina, Falla et Villa-Lobos sont à l'affiche. Ce dernier avec le rare Concerto pour violoncelle n°1, interprété par Jérôme Pernoo.

C'est en revanche un programme intégralement brésilien que signe le talentueux octuor de violoncelles Conjunto Iberico et la soprano Laura Alonso (1 oct.). Vous l'avez deviné… la fameuse Bachianas Brasileiras n°5 de Villa-Lobos est à l'affiche ! Mais la musique brésilienne du XXe siècle ne se limite pas à la pléthorique production de "L'Indien Blanc" et des chansons de Marlos Nobre (né en 1939) seront également interprétées.
Alain Cochard

Festival d'Ile-de-France. Du 4 septembre au 16 octobre. www.festival-ile-de-france.com

Photos : DR
 

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