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David Zinman à l’Orchestre de Paris

Les apparitions de David Zinman à Paris sont rares et l’on guette la venue du chef américain à l’Orchestre de Paris. L’envie de l’entendre au concert n’aura été qu’attisée par une riche activité discographique, marquée en particulier par une passionnante intégrale des symphonies de Beethoven.

Energique septuagénaire, David Zinman n’occupe pas la place qu’il mériterait sur la scène française. Il s’agit pourtant d’une personnalité de premier ordre, d’un artiste qui débuta d’ailleurs son parcours par les encouragements et le coup de pouce d’un chef français. C’est Pierre Monteux en effet qui permit à Zinman de faire ses débuts avec le London Symphony Orchestra au début des années 1960.

Quatre décennies plus tard, le maestro américain peut s’enorgueillir d’un parcours qui l’a conduit à occuper le poste de directeur musical du Rochester Philharmonic, du Netherland Chamber Orchestra ou du Baltimore Symphony Orchestra, sans parler d’innombrables collaborations en tant que chef invité.

Au fil des ans, Zinman s’est bâti un répertoire éclectique, reflété par une vaste discographie. Sobre, attentif au texte, l’interprète n’est pas pour autant de ceux qui se réfugient dans une fade et passive probité. L’intelligence, la pertinence de son regard se révèlent toujours extrêmement stimulants. On en a eu la preuve il n’a pas si longtemps avec une intégrale de la musique symphonique de Richard Strauss, enregistrée à la tête de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich tout comme l’intégrale des symphonies de Schumann ou celle des symphonies de Beethoven réalisée à partir de l’édition critique de Jonathan del Mar(1). Que ceux qui n’auraient pas encore découvert cette passionnante version – elle n’a pas eu tout le retentissement mérité en France - n’attendent plus un seul instant !

Pour les deux soirées qu’il passe en compagnie de l’Orchestre de Paris à Pleyel, David Zinman à retenu Mozart et Bartok. Du premier, il dirige le concerto pour piano le plus dramatique (le n°24 en ut mineur, K. 491) avec Yefim Bronfman au clavier. Autrement plus rare au concert, Le Prince des bois du maître hongrois complète le programme. Ballet en un acte d’après la pièce de Béla Balazs, la partition apparaît relativement tôt (1914-1916) dans le parcours de Bartok et recèle une poésie et une variété d’atmosphères dont Zinman devrait aisément faire son miel.

Des postes de directeur musical vont être à pourvoir dans un futur relativement proche à Paris… Puisqu’il semble tellement invraisemblable à nos « décideurs » de faire confiance à un chef français, pourquoi ne feraient-il pas un appel du pied à une - remarquable ! – baguette étrangère ? Qui sait…

Alain Cochard

Orchestre de Paris, Salle Pleyel, les 4 et 5 avril à 20 heures.

Programme de la salle Pleyel

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