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David Zinman et l’Orchestre National de France - Grand style - Compte-rendu

La poésie était au rendez-vous pour le concert de David Zinman avec l’Orchestre National de France au Châtelet. L’humilité et l’absence d’effets d’une direction axée sur la fluidité la plus naturelle permettent une approche simple et décantée. Le sens de la ligne se confronte sans cesse à la dimension de grande arche.

Dans le Concerto de Sibelius, la violoniste d’origine russe (et installée en Allemagne) Alina Pogostkina, 30 ans, dispense une exécution de toute beauté tant sur le plan de l’esthétique pure que de la technique, très aboutie. Se riant des difficultés semées en chemin par le compositeur, elle aborde l’œuvre avec une aisance souveraine dans un discours au lyrisme à fleur de peau. Le chef américain tisse un tapis sonore où la soliste peut se lover avec une connivence de tous les instants que le bis sibélien avec le violoncelliste solo de l’orchestre, Raphaël Perraud, prolonge brièvement.

Avec la Symphonie n°6 de Dvorak - que l’on entend si peu -, Zinman met l’orchestre en feu dans une partition où son sens narratif parvient même à faire oublier certaines longueurs (Allegro non tanto initial). La justesse rythmique (Furiant : Presto), l’art de faire chanter la masse orchestrale dans toute sa splendeur, la souplesse du phrasé(Finale) emportent l’adhésion. Un travail d’alchimiste. On comprend mieux à l’écoute de cet art si stylé pourquoi Pierre Monteux a pu considérer ce magicien comme son disciple préféré.

Michel Le Naour

Paris, Théâtre du Châtelet, 18 avril 2013

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Photo : DR
 

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