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Compte-rendu : Un piano olympien - Nicholas Angelich en récital au TCE
Le programme contrasté offert par Nicholas Angelich reflète le talent diversifié du pianiste franco-américain. Les Sonates de Ludwig van Beethoven sont, depuis de nombreuses années, au cœur de sa réflexion artistique comme l’intensité foudroyante et les humeurs colorées du clavier de Serge Rachmaninov. Légèrement en retrait au début de son récital dans la Sonate n°12 « Marche funèbre », il libère l’énergie contenue dans un Opus. 111 superbement architecturé sous des doigts puissants mais qui savent rentrer les griffes dans les derniers instants d’une Arietta portée par une inspiration en apnée.
En seconde partie, les Préludes op 32 nos 5 et 12 de Rachmaninov font alterner nostalgie et sens de la grandeur. Dans les 9 Etudes-Tableaux opus 39, Angelich déploie tout un éventail de couleurs et fait passer dans un jeu sollicité par la virtuosité (Etude n°9 en ré majeur) tout un monde où la mélancolie (Etude n°8 en ré mineur) le dispute à l’exaltation (Etude n°5 en mi bémol mineur) et au sentiment dramatique (Etude n°6 en la mineur). La vigueur de la démarche n’exclut jamais la variété de timbres, un coloris orchestral et des effets dynamiques totalement maîtrisés. Les bis (une Mazurka de Chopin et deux extraits des Scènes d’enfants de Schumann) remettent intelligemment à la place qui est la leur les deux compositeurs romantiques dont on fête – bien inégalement ! - cette année le bicentenaire de la naissance. Le poète parle…
Michel Le Naour
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 13 mars 2010
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Photo : DR
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