Journal

Compte-rendu - Paris-Lyon - Bruno Leonardo Gelber - Des canons sous les fleurs

Pour leur concert Salle Pleyel, l’Orchestre National de Lille et son directeur Jean-Claude Casadesus proposent en début de programme l’Ouverture de Tannhäuser de Wagner dont la continuité de ligne s’applique aussi aux contrastés Tableaux d’une Exposition de Moussorgski/Ravel joués en seconde partie. L’invitation du légendaire pianiste Bruno Leonardo Gelber dont le talent, au fil des années, est resté intact, permet de réaliser que, sous ses doigts puissants qui rappellent parfois Claudio Arrau, le Concerto en la mineur de Grieg est à mille lieues de l’image de ces « bonbons fourrés de neige » dont parlait Debussy à propos des Pièces lyriques.

Organique, l’interprétation mémorable de Gelber a la vasteté des grands espaces ; le tempo volontiers lent de l’Allegro molto moderato initial permet de multiplier les éclairages dans une démarche rhapsodique qui évoque tout autant Liszt que Brahms (en particulier lors de la cadence conçue comme une véritable symphonie pour le piano). Rêveur, sans concession ni minauderie dans l’Adagio, le soliste s’autorise le ton de la confidence. Ce clavier qui parle sans cesse se déchaîne dans le final, tout en conservant la marque d’un cantabile à tirer des larmes dans les passages les plus éthérés.

Notez enfin que Bruno Leonardo Gelber, si rare sur les scènes hexagonales, se produit lors d’un récital exceptionnel le vendredi 16 octobre à Lyon, en ouverture de la saison de « Piano à Lyon », où il se fera le messager de Scarlatti, Beethoven, Schumann et Chopin.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 6 octobre 2009

Programme détaillé de la Salle Pleyel

Récital de Bruno Leonardo Gelber, le 16 octobre à Lyon, Salle Molière Infos : www.pianoalyon.com

Lire les autre articles de Michel Le Naour

Photo : DR
 

Partager par emailImprimer

Derniers articles