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Compte-rendu : Bilan mitigé - Début du cycle Mahler de Daniele Gatti et de l’Orchestre National

Vaste entreprise que celle de Daniele Gatti qui, avec l’Orchestre National de France, prévoit de parcourir l’œuvre de Gustav Mahler dans l’ordre chronologique jusqu’en 2012. Le concert d’ouverture aborde les œuvres de jeunesse, de ces années Wunderhorn où le compositeur forge son langage avec Blumine, les Lieder eines fahrenden Gesellen et Das klagende Lied, ouvrant des perspectives sur les œuvres futures. Daniele Gatti semble inhibé par Blumine (mouvement de la 1ère Symphonie finalement abandonné par Mahler), et se révèle plus soucieux d’un accompagnement fluide aux couleurs changeantes que d’un investissement expressif dans les Chants du compagnon errant, où le baryton Markus Werba, voix fine et subtile mais à la projection limitée, ne trouve pas la douleur et d’émotion à fleur de peau requises. En seconde partie, le vaste klagende Lied souffre du manque d’homogénéité d’un quatuor vocal d’où seule émerge la mezzo-soprano néerlandaise Christianne Stotijn. Très présent, Gatti défend une vision plus théâtrale que dramatique de la partition et le Chœur de Radio France, bien préparé par Matthias Brauer, commente avec bonheur les moments de drame, tandis que les voix d’enfants apportent cette nuance de naïveté dont l’œuvre n’est pas exempte. Un coup d’essai, mais pas un coup de maître.

Michel Le Naour

Paris, Théâtre du Châtelet, le 29 octobre 2009

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Photo : DR
 

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