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Compte-rendu : Anniversaire en la majeur - Christoph Eschenbach et l’Orchestre de Paris

Pour fêter ses 70 ans, Christoph Eschenbach revient à ses premières amours lors du premier des deux concerts donnés à cette occasion. Plus connu comme chef d’orchestre, parfois controversé, on a oublié qu’il fut en 1965 vainqueur du Concours international de piano Clara Haskil, une compétition qui appelle plus de musicalité que d’effet.

Salle Pleyel, il dirige et joue en soliste deux Concertos de Mozart en la majeur (le n°12 KV 414 et le n°23 KV 488) avec l’Orchestre de Paris qu’il va quitter à la fin de la saison pour rejoindre Washington. La connivence qu’il entretient avec les musiciens se situe parfaitement dans l’esprit de Mozart par un échange constant (petite harmonie comme toujours exemplaire !) et le caractère théâtral d’une parfaite mise en place.

Plus en retrait dans le Concerto n°12, Christoph Eschenbach a parfois tendance à se complaire dans une certaine préciosité (Andante), mais l’interprétation toujours claire, fluide, élégante, parvient à un dosage subtil dans l’équilibre piano/orchestre. Sa conception du 23ème Concerto est traditionnelle mais assumée cette fois-ci sans affectation. La joie contrôlée des mouvements vifs est assombrie par l’expression dramatique qu’il instille à l’Adagio devenu plainte. Repris en bis, cet instant de nostalgie et de mélancolie est comme un voile à la Watteau sur les festivités du moment…

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 20 février 2010

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Photo : DR
 

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