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Centenaire Jean Françaix - Claire Gibault et l’Octuor de France au rendez-vous

2102 marque le centenaire de la naissance de Jean Françaix (1912-1997). On ne remarque, hélas, aucune précipitation pour fêter un merveilleux compositeur que la France, par ce masochisme qu’elle cultive avec tant de soin, persiste à snober alors que sa musique est depuis très longtemps reconnue à sa juste valeur dans les pays anglo-saxons, en Allemagne ou au Japon. Mais Balzac ne parlait-il pas déjà de ces « Français qui ne peuvent supporter les choses de leur pays » ? Dans ces conditions, s’appeler Françaix n’arrange rien…

« Jean Françaix… Un nom qui claque comme un drapeau ! », a joliment dit Manuel Rosenthal d’un créateur attachant et sans aucun dogmatisme qui affirmait : « Les autoroutes de la pensée m’intéressent moins que les sentiers forestiers ». Que de merveilles attendent d’être redécouvertes dans le vaste catalogue de celui dont Monteux, Munch, Paray et tant d’autres aimèrent et défendirent la musique.

On fait trop peu pour Jean Françaix cette année, mais il ne faudrait toutefois pas en conclure que rien n’est fait car, ici ou là, des initiatives sont prises. Claire Gibault et son Paris Mozart Orchestra – une formation créée l’an dernier – interprètent ainsi (du 2 au 6 juillet au Théâtre éphémère de la Comédie Française) Les inestimables chroniques du bon géant Gargantua ; une partition pour cordes et récitant (datée de 1971) qui montre l’art de Françaix sous un jour particulièrement savoureux. C’est Eric Génovèse qui nous régale de la prose de Rabelais.

Au disque, le centenaire Françaix est marqué par la parution d’un passionnant coffret de l’Octuor de France, avec le compositeur au piano et à la direction (3 CD Indésens). De la Sonate pour violon et piano de 1934 au Nonetto inspiré en 1995 par le Quintette KV 452 de Mozart, l’auditeur effectue un séduisant parcours dans la production chambriste du musicien (et quel remarquable disciple d’Isidor Philipp entend-on au clavier !).

Au rendez-vous de l’Orangerie de Bagatelle comme tous les étés depuis deux décennies, l’Octuor de France n’a évidemment pas oublié Françaix dont on trouve des oeuvres dans plusieurs des inventifs programmes de la formation menée par le clarinettiste Jean-Louis Sajot .

Alain Cochard

« Les inestimables chroniques du bon géant Gargantua »
Paris Mozart Orchestra, dir. Claire Gibault
Eric Génovèse, récitant.
Les 2, 3, 4, 5, 6 juillet à 14h
Comédie Française – Théâtre éphémère
Paris.
Tél. 08 25 10 16 80 / http://www.comedie-francaise.fr/

L’Octuor de France à l’Orangerie de Bagatelle/ 20ème Saison
Du 19 juillet au 15 août 2012
www.octuordefrance.com

> Programme détaillée et réservation de l'Octuor de France à l'Orangerie de Bagatelle

Site de l’association Jean Françaix

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Photo : DR
 

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