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Cédric Tiberghien interprète Beethoven sur pianoforte – Captivante expérience – Compte-rendu

Parallèlement à l’exposition « Ludwig Van, le mythe Beethoven » organisée à la Philharmonie (1), un cycle de neuf concerts était consacré aux 32 Sonates pour piano de Beethoven interprétées sur instruments d’époque. Cédric Tiberghien ouvrait le ban avec fac-similé (réalisé par Christopher Clarke) d’un pianoforte Graf de 1826.
 
Le pianiste français impressionne par sa capacité d’adaptation et sa maîtrise sur un clavier dont il n’est pas familier. Fin connaisseur du maître allemand (il a déjà eu l’occasion de jouer l’intégrale des Sonates en concert), il possède un sens infaillible de la construction et une clarté d’approche qui s’entend dès les premières mesures de la « Waldstein », où la légèreté de touche et la qualité des nuances atteignent l’inouï.
L’équilibre entre les mains que permet l’instrument rend les Sonates n° 22 op. 54 et n° 25 op. 79 « Alla tedesca » à la fois subtiles, délicates, éloquentes, sans que l’interprète ne néglige jamais l’affrontement avec la matière malgré l’échelle dynamique assez comprimée du pianoforte.
La Sonate op. 101 trouve sous les doigts raffinés de Tiberghien une limpidité polyphonique et une intensité qui ne perdent jamais de vue l’art de la narration. Une magnifique prestation délivrée par l’un des solistes les plus captivants de sa génération.
 
Michel Le Naour

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(1) « Ludwig Van, le mythe Beethoven », jusqu’au 29 janvier 2017 : www.concertclassic.com/article/exposition-ludwig-van-le-mythe-beethoven-la-philharmonie-de-paris-ambitieux-et-grand-public  

Paris, Amphithéâtre de la Cité de la musique, 15 octobre 2016

Photo © Jean-Baptiste Millot

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