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​32e Festival International de musique de Dinard – Ouverture aux pianistes amateurs

Face à la crise sanitaire, le Festival International de Musique de Dinard avait dû renoncer à se tenir l’an dernier. Il est de retour, plein d’enthousiasme, pour une 32e édition qui s’accompagne de la création d’un Concours pour pianistes amateurs. On a interrogé Claire-Marie Le Guay (photo), directrice artistique, au sujet de cette initiative. Elle en a profité pour dévoiler les grandes lignes de la programmation d’une manifestation qui se déroulera du 12 au 18 juillet prochains.
 
Comment vous est venue l’idée de ce Concours pour pianistes amateurs ?
 
Claire-Marie LE GAY : J’avais envie de faire une place aux musiciens amateurs, qui ont un rôle à jouer dans la société, dans la vie musicale, par la passion avec laquelle ils font place à la musique dans leur existence, place qu’ils créent en consacrant du temps, de l’énergie et de la concentration à leur instrument. Je suis très admirative de ces grands amateurs qui, quel que soit leur parcours professionnel et les contraintes diverses avec lesquelles ils doivent composer, maintiennent le lien avec la musique - et à un niveau parfois impressionnant !
Mon engagement à Dinard est d’ouvrir la musique aux publics, à diverses générations. La création du concours permet de franchir une étape supplémentaire en ce sens, et de relier la musique à la vie.
 
Aviez-vous déjà eu l’occasion de travailler avec des musiciens amateurs à Dinard ?
 
C.-M. L. G. : Non, ce sera la première fois. Il se trouve que dans mon parcours de pianiste, d’enseignante, et de mère !, je rencontre beaucoup d’amateurs passionnés ; des étudiants qui conservent un très bon niveau malgré des études poussées ; des adultes qui, bien que pris par une vie professionnelle chargée, se consacrent avec beaucoup de sérieux à la musique. Ces personnes n’ont pas beaucoup d’occasions de se faire entendre d’un public ; ils cherchent un moyen de partager leur passion. Dinard est un lieu chaleureux, où l’on se sent bien, avec une énergie, un répondant extraordinaire du public. J’ai la conviction que ce nouvel événement peut ajouter de l’enthousiasme et de la chaleur à travers la musique.
 
Claire Marie Le Guay et Grant Llewellyn en 2019 à Dinard, lors d'un concert avec l'Orchestre National de Bretagne © Olivier Fleury 
 
Comment les candidats doivent-ils s’y prendre concrètement pour participer au 1er Concours international de Dinard pour les pianistes amateurs ?
 
Ils trouveront sur le site du Festival de Dinard le règlement et le bulletin d’inscription. Il faut faire vite ; la date butoir est fixée au 31 mai ! Le Concours est ouvert à des participants majeurs, sans limite d’âge et de toute nationalité. Le candidat doit fournir deux enregistrements vidéo de deux œuvres au choix, d’une longueur comprise entre cinq et dix minutes. Nous cherchons à ouvrir au maximum les choses cette année ; il n’y a donc pas de contrainte d’œuvre imposée, le programme est totalement libre. J’ai un projet de développement pour l’avenir autour des compositrices, que des délais un peu courts ne m’ont pas permis de mettre en œuvre dès cette année. Reste que si par hasard le candidat fait un choix un ce sens, ce sera bienvenu – le palmarès comporte d’ailleurs une distinction spécifique pour une œuvre de compositrice.
La sélection se fera à partir des vidéos et les noms des candidats retenus seront connus le 10 juin. La finale se tiendra le 13 juillet dans le cadre du Festival de Dinard. Bruno Rigutto présidera le jury, auquel je prendrai part avec Emilie Munera. Les finalistes joueront l’une des deux ou les deux pièces qu’ils auront enregistrées en vidéo.
 
Quelles sont les grandes lignes de l’édition 2021, qui marque le redémarrage du Festival après l’annulation de l’an passé ?
 
Nous redémarrons avec beaucoup de conviction et de désir de retrouver la musique et le public. La Mairie de Dinard tient beaucoup à cette 32e édition — son parrain est Francis Huster – qui aura pour fil conducteur le dialogue. Dialogue entre un père et son fils lors du concert d’ouverture avec Marc et Emmanuel Coppey ; dialogue entre le classique et le jazz avec le violoncelle François Salque et l’accordéon Vincent Peirani, ou lors d’un soirée que je partagerai avec Yaron Herman, qui improvisera à partir de pièces de Debussy, Jean Cras et Rodolphe Bruneau-Boulmier. Schubert dialoguera aussi avec le jazz et la musique du monde dans le programme « Schubert in love » de Rosemary Stanley accompagnée par l’Ensemble Contraste. J’ai eu un coup de cœur pour le Quatuor Arundo, un quatuor de bassons. La partie « Off » du Festival lui reviendra : durant la journée il jouera dans divers endroits de la ville et donnera entre autres des arrangements des pièces incluses dans le programme du concert du soir.
 
Propos recueillis par Alain Cochard le 23 avril 2021
32e Festival international de musique de Dinard
Du 12 au 18 juillet 2021
www.festival-music-dinard.com/
 
Photo © Olivier Fleury
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