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Belgique / Katia Kabanova à La Monnaie - Plutôt se jeter dans la Volga 

C’est entendu, le temps de Janacek est venu, tous les théâtres d’importance lui consacre des cycles, créant autant d’événements saison après saison. Pour cette nouvelle production de Katia Kabanova, destinée à remplacer celle de Philippe Sireuil, le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles a fait appel à Andrea Breth, auteur d’un très remarqué Eugène Onéguine présenté en 2007 au Festival de Salzbourg. Elle plongera certainement dans la psyché noire, désespérée, de Katia, ce personnage solitaire qui cherche l’amour autant qu’elle le redoute. Les écueils du naturalisme, qui, même décalés, encombraient et amoindrissaient la lecture de Marthaler pour l’Opéra de Paris (reprise cette saison par ailleurs), ne devraient guère toucher le geste d’Andrea Breth, car son théâtre se nourri à la musique et la musique de Katia Kabanova, avec ses teintes de cauchemar continuel et son aspect fatidique, est tout sauf naturaliste. Janacek y mêle, comme à son habitude psychologie et symbolisme en les mâtinant d’un certain réalisme anecdotique qui en fait ajoute une dimension supplémentaire dans l’onirisme tragique.

  Distribution en or : Evelyn Herlitzius (photo) en Katia, Franz Hawlata pour Dikoj,  John Graham-Hall en Tikhon, Kurt Streit pour Boris, Gordon Gietz en Vana, Renée Morloc pour la terrible Kabanicha, et pour Glacha la sublime Emma Sarkisyan, tous sous la baguette autorisée de Leo Hussain, lequel avait transporté son public lors du Grand Macabre selon la Fura del Baus. Immanquable.

  Jean-Charles Hoffelé

Janacek : Katia Kabanova
Théâtre de la Monnaie
Bruxelles
Les 26, 28 et 30 octobre, puis les 2, 4, 5, 7, 9, 12 et 14 novembre 2010
Rens. : www.lamonnaie.be

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