Agenda

    Ouverture des portes 1 heure avant le spectacle.

      

    Environ 2h

     

    Direction musicale Emmanuelle Haïm
    Mise en scène et chorégraphie Franck Chartier (Peeping Tom)
    Scénographie Justine Bougerol
    Costumes Anne-Catherine Kunz
    Lumières Giacomo Gorini
    Création intermèdes musicaux Atsushi Sakaï
    Conception sonore Raphaëlle Latini
    Dramaturgie Clara Pons

    Dido / Sorceress / Spirit Marie-Claude Chappuis
    Belinda Emoke Baráth
    Eneas Jarrett Ott
    2nd Woman / 1st Witch Marie Lys

    Artistes de la compagnie Peeping Tom
    Orchestre et Chœur du Concert d’Astrée

     

    Didon et Éneìe fut créé dans un orphelinat de jeunes filles, par des jeunes filles (en tout cas une partie des jeunes filles et de l’œuvre). Est-ce pour cette raison qu’Énée, bien que figurant dans le titre de l’œuvre, n’y apparaît que plutôt tardivement et n’y chante que très peu avant de disparaître et de laisser à nouveau les femmes dans leur solitude et spleen initial ? Car depuis le début la tristesse de Didon renferme des profondeurs inépuisables et on sait que tout ça va mal se terminer. Plongeon vertigineux dans la psyché de Didon.

    Dans l’univers théâtral du collectif de danse belge Peeping Tom, les relations entre les êtres qui habitent le plateau sont l’excuse d’autant de voyages à l’intérieur des corps et de l’esprit. Zooms et dézooms nous emmènent d’un monde des impressions microscopiques à celui macroscopique de sentiments grands comme… comme la plus difforme des réalités superlatives. Ce monde psychique et émotif, aux règles à la fois strictes et organiques, sera amené, pour la première fois dans le parcours du collectif, à rentrer dans le cadre de la scène de l’opéra. Heureusement, au Grand Théâtre de Genève, le cadre est assez large, pas de crainte que ça ne coince.

    Et pas plus que ça ne grince ! Surtout qu’Emmanuelle Haïm est la cheffe de cérémonie à la tête de l’ensemble avec lequel elle a parcouru déjà en long et en large les sentiers de la musique de Purcell. Le Concert d’Astrée lui-même se prêtera à quelques exercices périlleux d’improvisation musicale évoluant d’une réalité à l’autre de la scène, d’une texture musicale puriste aux chromatismes inspirés entre autres du fameux air final When I am laid in earth de l’unique opéra que l’Orphée anglais ne composa jamais. Didon comme vous ne l’avez jamais vu ni entendu.