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Success story - Mireille au Chorégies d’Orange

Longtemps remisée dans le vaste placard des ringardises lyriques, Mireille n’en finit pas de se réinventer une seconde jeunesse. Nicolas Joël l’avait choisie comme manifeste en ouverture de sa première saison à l’Opéra de Paris, l’ouvrage retrouvait ensuite les chemins des théâtres de province, et voici maintenant qu’Orange lui offre la consécration de son théâtre antique.

Pour ce noir bijou de Provence où tout se passe à l’air libre, dans la nuit du Rhône ou sous le soleil de désert de la Crau, le lieu est idéal, pourvu simplement que le mistral, inspiré par son homonymie avec le poète, ne s’y invite pas !

Nathalie Manfrino relève le défi, silhouette parfaite, presque un peu trop élégante pour la petite provençale, et l’on espère qu’elle ne fera qu’une bouchée de la terrible – dans tous les sens du terme – traversée de la Crau. Marie-Ange Todorovitch mettra certainement tout le feu sombre de son timbre à Taven, on espère beaucoup du Vincent de Florian Laconi, quand à l’Ourias gigantesque de Frank Ferrari, on le connaît déjà sur le bout des doigts.

Chœur imposant, venant des maisons d’Avignon et de Marseille, avec pour socle l’Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine. Alain Altinoglu, de sa baguette inspirée, veille à l’ensemble, Robert Fortune met en scène. Avec son tranquille art d’illustrateur, Mireille devrait du moins éviter tout outrage.

Jean-Charles Hoffelé

Gounod : Mireille – Chorégies d’Orange, Théâtre Antique, les 5 et 7 août 2010

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