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Rinaldo part en tournée avec la Co[opéra]tive – Exigence et itinérance
La Co[opéra]tive est née du constat que, parmi le réseau des Scènes nationales (70 au total), plusieurs établissements avaient envie d’accompagner des projets lyriques. Avec Anne Tanguy, qui a succédé à L. Boissier à Besançon, Franck Becker, directeur du théâtre de Cornouaille jusqu’à l’an dernier, Eric Rouchot, directeur du théâtre de Compiègne, et Hélène Cancel, à l’époque directrice du Bateau Feu à Dunkerque, une réflexion s’engage, mue, rappelle L. Boissier, par « l’envie partagée de produire des spectacles susceptibles de tourner dans les Scènes nationales et conçus avec une grande exigence artistique, une grande prudence aussi sur le format des spectacles afin d’éviter des coûts de tournée trop lourds. Ce qui veut dire des équipes qui, tout compris (chanteurs, orchestre, technique), ne dépassent pas trente-cinq personnes. »
Quimper, Besançon, Compiègne, Dunkerque : à partir de ces quatre points, la Co[opéra]tive a su créer une dynamique et entraîner d’autres lieux afin d’assurer à chaque production une vingtaine de représentations.
Le projet des initiateurs de la Co[opéra]tive reposait aussi sur le souhait de travailler avec des metteurs en scène venant plutôt du monde du théâtre. Après les Noces de Figaro (en 2015) qui avait été confiées à Galin Stoev (il a depuis succédé à Laurent Pelly à la tête du CDN de Toulouse), c’est Benoît Lambert, patron du CDN de Dijon, qui s’est chargé de Gianni Schicchi en 2017. Pour Rinaldo, le choix s’est porté sur Claire Dancoisne, directrice de compagnie, dont le travail sur le théâtre d’objet augure d’une approche singulière de l’ouvrage du Sassone.
Côté instrumental, la Co[opéra]tive a pour principe de faire appel à des ensembles constitués. Bertrand Cuiller et son Caravansérail seront à l‘œuvre dans la partition de Haendel. « Ils sortent d’une résidence à Royaumont, précise L. Boissier, où une partie du travail avec les chanteurs s’est déroulée à l’automne dernier. ». Avec un total de 19 dates (du 18 janvier au 13 mars), Rinaldo, comme les deux ouvrages qui ont précédé, requiert des chanteurs prêts s’impliquer dans un projet ambitieux, qui relève d’un esprit de troupe.
L. Boissier est impatient de faire découvrir aux spectateurs la distribution réunie en concertation avec B. Cuiller et C. Dancoisne : « je suis heureux d’avoir pu confier le rôle-titre à Paul-Antoine Bénos, jeune contre-ténor que l’on n’a jamais entendu dans un rôle de cette ampleur et qui a pris une année sabbatique dans son cursus au CNSM pour se consacrer à Rinaldo. Il promet de former un couple merveilleux avec l’Almirena d’Emmuelle de Negri. » A côté de ces deux artistes, on trouve Thomas Dolié en Argante et Aurore Bucher en Armida, tandis que rôle de Goffredo est confié à Lucile Richardot, magnifique alto en plein envol.
Particularité de la tournée de Rinaldo, outre Quimper, Besançon, Dunkerque, Compiègne, Mâcon, la Rochelle ou Saint-Louis, le spectacle fait une étape en Belgique (le 1 mars, au Palais de Beaux-Arts de Charleroi) mais, surtout, sort pour la première fois du réseau des Scènes nationales et s’installe pour sept dates dans une maison d’opéra, Angers-Nantes Opéra en l’occurrence, qui trouve avec cette production l’occasion de faire entrer Haendel et les instruments anciens dans sa programmation.
Alain Cochard
(Entretien avec Loïc Boissier réalisé le 8 janvier 2018)
Tournée du 18 janvier au 13 mars 2018
Calendrier détaillé : www.lacoopera.com/tour/
A Angers-Nantes Opéra du 24 janvier au 6 février 2018
www.angers-nantes-opera.com/rinaldo.html
www.lacoopera.com
Photo © Pascal Perennec
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