Après de mémorables Menotti, l’Opéra Comique poursuit dans l’humeur légère et propose une représentation de concert d’Angélique de Jacques Ibert et des Mamelles de Tirésias de Francis Poulenc sous la baguette de Jean-Luc Tingaud. Un vrai régal en perspective !

Quatre représentations et puis s’en sont allés. Quel dommage que les Parisiens n’aient pas eu plus de temps pour aller découvrir Le Téléphone et Amelia al Ballo de Menotti, récemment programmés à l’Opéra Comique. Sachons toutefois gré à celui-ci d’avoir mis à l’affiche ces deux petits délices lyriques dans la mise en scène et les décors d’Eric Vigié. Venu de l’Opéra de Lausanne, ce spectacle, modèle de finesse, de vie, d’humour, de tact, devait beaucoup aussi à la baguette alerte et précise de Bruno Ferrandis à la tête de l’EOP et, bien entendu, aux qualités de chanteurs (tous doublés d’excellents comédiens) parfaitement choisis et dominés par l’irrésistible Amelia de Brigitte Hool.

A l’Opéra Comique toujours, une nouvelle occasion (unique cette fois) s’offre ce jeudi 12 avril de savourer deux autres délicieuses partitions (en version de concert). Défenseur enthousiaste de répertoires rares, Jean-Luc Tingaud dirige en effet l’ Orchestre-Atelier OstinatO dans Angélique de Jacques Ibert (photo). Magali Léger, Marc Barrard et Matthieu Lecroart, dans les rôles principaux, auront pour tâche de faire pétiller une « Farce en un acte » gorgée de clins d’œil à la tradition de l’opéra-comique français qu’Ibert a voulu « continuer et moderniser » dans cette composition créée en 1927.

Vingt ans plus tard, Francis Poulenc faisait entendre à l’Opéra Comique ses Mamelles de Tirésias composées en 1944 partir de la pièce éponyme d’Apollinaire. Dédié à Milhaud, le premier opéra de Poulenc est rarement donné. Raison de plus pour courir vous délecter d’un joyau de cocasserie bouffonne et surréaliste où l’on retrouve avec bonheur Magali Léger, aux côté de Jean-Paul Fouchécourt dans le rôle du mari ! Voilà qui promet !

Alain Cochard

Opéra-Comique, Jeudi 12 avril à 20 h