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Le Viol de Lucrèce à l’Athénée


Du 26 au 30 juin, le Théâtre de l’Athénée met à l’affiche pour cinq représentations The Rape of Lucretia de Britten dans la mise en scène de Stephen Taylor. Une production montée avec les solistes de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris.

Doubles retrouvailles pour Stephen Taylor que Le Viol de Lucrèce qu’il met en scène au Théâtre de l’Athénée. L’artiste anglais a en effet déjà monté cette œuvre avec Les Jeunes Voix du Rhin à Strasbourg, Colmar et Mulhouse. Par ailleurs il retrouve pour l’occasion plusieurs chanteurs avec lesquels il a précédemment travaillé du fait de sa collaboration très régulière avec l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris – « un compagnonnage », dit-il.

Le plaisir éprouvé par le metteur en scène face à l’ouvrage de Britten ne fait que croître avec cette reprise parisienne. « L’œuvre m’a paru encore plus émouvante et parlante que la première fois, confie-t-il avec enthousiasme. C’est allé droit au cœur cette fois-ci ». Il s’avoue guidé dans son travail par «la fidélité à la simplicité et à l’économie voulues par Britten en inventant ce genre d’opéra de chambre ».

« Approche biographique » que celle de S. Taylor également dans la mesure où celui-ci est « très intéressé par ce en quoi cette œuvre représente l’idée de l’atteinte à l’innocence – une chose déjà présente dans Peter Grimes et qui se répercute dans toute l’œuvre de Britten. » Le metteur en scène n’a pas non plus oublié le contexte de la naissance du Viol de Lucrèce, un an après la fin du second conflit mondial - synonyme de « violence, de brutalité masculine ».

Et puis, n’oublions pas que monter Le Viol à Paris, c’est aussi revenir aux sources de l’ouvrage. Le livret de Ronald Duncan est en effet tiré d’une pièce du Français André Obey - elle-même nourrie de Shakespeare. Stephen Taylor rappelle que l’ouvrage d’Obey fut créé au Vieux Colombier et s’avoue très séduit par « l’idée de faire réciter une partie de l’intrigue par deux narrateurs qui sont aux prises émotionnellement avec l’œuvre et en même temps en dehors de l’action ».

« Chaque distribution produit des évolutions humaines différentes » constate le metteur en scène. « Aventure dédoublée » donc que ce Britten avec l’Atelier Lyrique dans la mesure où la production fait appel à deux distributions. Et tout cela dans le cadre merveilleux du Théâtre l’Athénée, avec la participation de l’Ensemble de Basse-Normandie dirigé par Neil Beardmore.

L’une des alléchantes propositions de la fin de saison lyrique parisienne.

Alain Cochard

Britten : Le Viol de Lucrèce

Théâtre de l’Athénée, du 26 au 30 juin 2007

Rés. : 01 53 05 19 19 (Athénée)

Photo : DR

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