On ne l’attendait pas là ; le bonheur n’en est que plus grand ! Jean-Philippe Collard (photo) a d’abord bâti sa réputation autour du répertoire romantique et post-romantique et de la musique française, Fauré principalement. Silencieux au disque pendant un long moment, il a repris le chemin du studio grâce à La Dolce Volta et signé coup sur coup trois albums (Chopin, Schumann, Moussorgski/Rachmaninov) portés par un exceptionnel engagement musical.
 

Soyons franc, les Goyescas sont l’une des partitions où l’on attendait le moins l’interprète. Il a décidé de s’y aventurer ... et la réussite est totale. Fidèlement capté par les micros de Jean-Marc Laisné, ce piano gorgé de timbres plonge au cœur de la musique d’Enrique Granados. L’hommage de ce dernier au peintre espagnol et à l’univers des Caprichos – mélange de grâce et de cruauté, de galanterie et de noirceur – prend tout son sens sous les mains d’un artiste qui, toujours maître d’une écriture profuse s’il en est, évite tout bavardage digital et va à l’essentiel – la poésie – avec une admirable fermeté de la ligne, fuyant tout hispanisme de pacotille. Somptueux !
 

Goyescas - Los requiebros (ext.)

On n’avait pas vu le nom de Jean-Philippe Collard à l’affiche du théâtre des Champs-Elysées depuis au moins une quinzaine d’années. Granados figure évidemment au programme, le 17 janvier, pour ce retour attendu sur la scène de l’avenue Montaigne, avec de larges extraits des Goyescas (Los requiebros, Coloquio en la reja, El fandango de candil), précédés de la Ballade de Fauré et des Préludes op. 28 de Chopin.   

Alain Cochard

Jean-Philippe Collard, piano
Œuvres Chopin, Fauré et Granados
17 janvier 2020 – 20h
www.theatrechampselysees.fr/la-saison/recital-piano/jean-philippe-collard

Photo © Jean-Baptiste Millot