Peut-être le plus discret mais certainement le plus musicien des violoncellistes de sa génération. Henri Demarquette ne recherche pas la lumière des projecteurs, mais ceux qui ont entendu le son précis, à la fois incisif et chantant émanant de son archet, ne peuvent plus s’en déprendre.

Qui peut se prévaloir d’avoir étudié avec Philippe Müller, Maurice Gendron, Pierre Fournier, Paul Tortelier, János Starker, et pourtant parler une langue si personnelle ? On se réjouit de le retrouver pour un plein concert de sonates, et pas des plus courues : tenter celle de Britten que personne ne joue en France l’honore, d’autant que le centenaire de la naissance du compositeur de Peter Grimes est passé plutôt inaperçu de ce côté-ci de la Manche. Mais la peu courue 2ème Sonate de Mendelssohn, la splendide et trop rare grande Sonate de Grieg montrent bien l’appétit de répertoire qui a toujours caractérisé ce musicien racé, proche parmi les proches d’Olivier Greif dont il défendit avec art l’étreignant Concerto pour violoncelle « Durch Adams Fall ».

Bonheur supplémentaire, trouver son archet marié au clavier profond de Boris Berezovsky, avec Michel Dalberto son autre complice de toujours. Soirée à ne pas manquer.

Jean-Charles Hoffelé

Henri Demarquette & Boris Berezovsky
Œuvres de Mendelssohn, Grieg, Britten, Rachmaninoff
9 décembre 2013 - 20h
Paris- Théâtre des Champs-Elysées

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Photo : Ludo Leleu – Pianoscope 2013