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Geneviève Laurenceau, Marzena Diakun et l’Orchestre Pasdeloup – 1001 Nuits au harem – Compte-rendu

Public nombreux et fidèle pour assister au concert de l’Orchestre Pasdeloup placé sous la direction de Marzena Diakun, jeune artiste polonaise qui fut l’assistante de Mikko Franck à l’Orchestre Philharmonique de Radio France durant la saison 2015-2016. Le programme, intitulé « Chatoiement oriental », conjugue les sortilèges instrumentaux de l’Occident et de l’Orient en associant des pages de Ravel, Say et Rimski-Korsakov.

Marzena Diakun © Tamzin B. Smith
 
En ouverture, Alborada del gracioso – dont l’Orchestre Pasdeloup créa la version symphonique en mai 1919 – regarde vers l’Espagne avec des timbres et des sonorités chatoyantes. La direction, assez cadrée et prudente, ne se libère que dans le climax final.

Le Concerto pour violon « 1001 Nuits au harem » op. 25 de Fazil Say (né en 1970), ouvrage haut en couleur créé en 2007 par Patricia Kopatchinskaja et l’Orchestre Symphonique de Lucerne, bénéficie de la prestation subtile et racée de Geneviève Laurenceau (photo) dont le jeu vibrant parvient à fédérer quatre mouvements d’apparence improvisée ; un véritable appel à l’imaginaire alternant danse, fête nocturne, drame, volupté et rêve. Des cadences virtuoses assurent la transition entre les mouvements et la partition se réfère tout autant au folklore anatolien  (emploi de percussions turques) qu’à la musique de film ou au jazz.
Pour conclure, la suite symphonique Shéhérazade met en valeur chaque chaque pupitre (à commencer par le violon solo Arnaud Nuvolone) ; Marzela Diakun signe une interprétation très narrative et souligne une science de l’orchestre dont Stravinski et Ravel ont fait leur miel.
 
Michel Le Naour

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Paris, Philharmonie, Salle Pierre Boulez, 20 mai 2017

Photo Geneviève Laurenceau © Pietro Spagnoli

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